Bébé fait des convulsions, comment réagir ?

Publié par Hélène Bour  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Les convulsions du nourrisson surviennent chez environ 5 % des bébés. Impressionnantes, ces crises ne sont pas anodines et doivent pousser les parents à consulter un médecin. Voici la marche à suivre si ces symptômes se manifestent.

Les convulsions consistent en des contractions musculaires involontaires et saccadées. Elles peuvent se manifester lors d’un épisode de fièvre et nécessitent une prise en charge médicale rapide.

Qu’est-ce qu’une convulsion chez un bébé ?

Fièvre et tremblements : les convulsions fébriles

Les convulsions fébriles sont des crises de contractions musculaires liées à de la fièvre, non associées à une infection neurologique. Alors que sa température monte brutalement, soudain, notre enfant pâlit, rejette la tête en arrière, ses yeux sont révulsés et tout son corps est agité par des contractions musculaires symétriques, saccadées et involontaires. Il peut aussi perdre connaissance ou avoir une courte absence, devenir tout mou ou tout bleu.

Les convulsions touchent environ 5 % des bébés entre 9 mois et 5 ans, elles sont donc assez fréquentes à cet âge. Aussi impressionnantes soient-elles, ces convulsions sont généralement bénignes et ne laisseront dans la majorité des cas aucune séquelle. D’ailleurs, le plus souvent, au bout de quelques minutes, l’enfant revient à lui et s’endort paisiblement.

Mais dans tous les cas, ce n’est pas à prendre à la légère, et il faut consulter un médecin en urgence. En réalisant un bilan complet, le médecin éliminera des pathologies plus graves, comme une méningite ou une encéphalite. Si la fièvre n’est pas à l’origine du malaise, les convulsions sont peut-être causées par un dysfonctionnement cérébral ou une épilepsie.

Les crises de convulsions peuvent se répéter lors d’un nouvel accès de fièvre, dans 30 % des cas. Les crises de convulsions dites « compliquées », également liées à un épisode fiévreux, vont quant à elles durer plus de 15 minutes, peuvent se répéter plusieurs fois dans la journée et occasionner des séquelles neurologiques. Elles concernent davantage les enfants de moins d’un an et les bébés présentant un trouble du développement neurologique ou psychomoteur antérieur.

Qu’est-ce qui provoque ces convulsions ?

Entre 1 et 6 ans, le principal facteur déclenchant est la fièvre. Cette brusque élévation de la température corporelle peut survenir après une vaccination ou, plus souvent, au cours d’une angine, d’une otite… Elle provoque une 'surchauffe du cerveau' qui se traduit par une crise convulsive. Lorsque la fièvre est en cause, on parle de convulsions hyperthermiques.

Autre facteur : notre enfant peut avoir ingéré ou avalé un produit d’entretien ou un médicament.

Les autres causes à explorer en dehors de la fièvre

Une hypoglycémie (diminution importante et anormale du taux de sucre dans le sang) chez un enfant diabétique, une baisse importante de sodium provoquée par une déshydratation consécutive àune gastro-entérite sévère ou, plus rarement, une hypocalcémie (taux de calcium trop bas) due à un rachitisme par carence en vitamine D peut aussi provoquer des convulsions.

Enfin, parfois, les crises peuvent également révéler le début d’une épilepsie. L’évolution de l’enfant, des examens complémentaires, ainsi que l’existence d’antécédents d’épilepsie dans la famille orientent le diagnostic.

Il peut aussi exister une prédisposition génétique aux crises convulsives : le risque de convulsion augmente par deux chez un enfant dont les deux parents faisaient des crises convulsives fébriles lorsqu’ils étaient enfants.

Bébé convulse : que faire et comment réagir ?

Notre bébé convulse ? C’est un cas d’urgence et il faut téléphoner à notre médecin ou au Samu (15). En attendant leur arrivée, on couche notre enfant sur le côté (en position latérale de sécurité), de préférence dans une pièce fraîche non surchauffée (18-20 °C). On éloigne tout ce qui pourrait le blesser, notamment au niveau de sa tête. On reste à ses côtés, mais on ne tente rien. Inutile par exemple de lui tenir la langue 'pour qu’il ne l’avale pas'. Il faut aussi faire baisser sa fièvre.

Lorsque les convulsions cessent, en moins de cinq minutes en général, on le découvre et on lui donne du Paracétamol ou de l’Ibuprofène, en respectant les conseils de la notice. On privilégie les suppositoires : c’est encore plus efficace.

Ce que le médecin va faire contre les convulsions

Face à des convulsions, le médecin va probablement administrer du Valium à notre enfant. Ce médicament servira à faire cesser les convulsions si elles n’ont pas déjà disparu d’elles-mêmes. Dans l’éventualité d’une nouvelle crise, il nous laissera une ordonnance afin qu’on en ait chez nous et il nous expliquera dans quelles conditions et comment l’utiliser. Il va aussi identifier la cause de la fièvre. Objectif : écarter une maladie potentiellement grave comme l’encéphalite (inflammation de l’encéphale) ou une méningite (inflammation des méninges et du liquide céphalorachidien).

Au moindre doute, il fera hospitaliser notre bébé et demandera une ponction lombaire pour confirmer son diagnostic. Il faudra enfin éventuellement traiter l’infection qui avait provoqué la fièvre ou le trouble métabolique à l’origine des convulsions. Si les crises se répètent ou si le premier épisode de convulsions était particulièrement sévère, notre enfant devra suivre un traitement antiépileptique de fond, chaque jour pendant au moins un an, pour prévenir les récidives.

Comment reconnaître et diagnostiquer une crise de convulsions chez bébé ?

Dès le début de l’épisode de convulsions, il faut consulter un médecin ou emmener bébé aux urgences. La crise étant brève, elle est en général terminée lors de la consultation. Il nous faudra donc raconter en détail ce qui s’est passé pour bébé. Le médecin s’assurera alors que la crise de convulsions est bien due à la fièvre.

Il va chercher l’origine de cette fièvre, qui peut être une otite ou une rhinopharyngite. En cas de doute, il va s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une méningite. Pour cela, il procédera à un électroencéphalogramme, ou éventuellement une ponction lombaire, afin de préciser si la crise de convulsions est simple ou compliquée et, dans ce cas, il pourra envisager un traitement antiépileptique et une hospitalisation pour d’autres examens.

Comment traiter les crises de convulsions de bébé ?

Après avoir appelé le Samu, on vérifie que son nez et sa bouche sont bien dégagés. Il peut y avoir des vomissements, au besoin, on maintient donc sa bouche ouverte. Comme la crise de convulsions simple est due à la fièvre, il faut la faire baisser en lui donnant un antipyrétique, comme du paracétamol.

Notre médecin pourra nous prescrire un traitement préventif à donner à bébé en cas de forte fièvre pour éviter de nouvelles crises. S’il s’agit de crises de convulsions compliquées, le traitement se fera lors de l’hospitalisation de bébé et peut être très différent en fonction des causes.

Convulsions de l’enfant : est-ce héréditaire ?

Si les convulsions ne sont pas héréditaires, des antécédents familiaux dans la fratrie ou chez les parents représentent effectivement un risque supplémentaire. Ainsi, un enfant dont l’un des parents ou un frère ou une sœur a déjà eu des convulsions fébriles a un risque sur deux d’en faire à son tour.

Convulsions : les récidives sont-elles fréquentes ?

Les récidives surviennent dans 30 % des cas, en moyenne. Leur fréquence varie selon l’âge de l’enfant : plus il est jeune, plus le risque de récidive est élevé. Mais cela n’a rien d’inquiétant : certains enfants peuvent avoir plusieurs épisodes de convulsions fébriles au cours de leur première année, sans que cela n’altère leur état général et leur développement.

Ces convulsions peuvent-elles laisser des séquelles ?

Les convulsions laissent rarement des séquelles. Cela arrive surtout lorsqu’elles sont le signe d’une maladie sous-jacente (méningite, encéphalite ou épilepsie sévère). Elles peuvent alors provoquer des troubles psychomoteurs, intellectuels ou sensoriels.

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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10 points
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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