Etre maman non-voyante

Publié par La rédaction  |  Mis à jour le

Être mère non-voyante et gérer le quotidien avec un bébé, c'est une question d'organisation. Astuces de Marie-Renée, maman de trois enfants et enseignante à l’Institut des jeunes aveugles, à Paris.

« Je n’ai jamais été effrayée par le fait d’être une mère non-voyante », annonce d’emblée Marie-Renée, maman de trois enfants et enseignante à l’Institut des jeunes aveugles, à Paris. Comme toutes les mères, pour la première naissance, il faut apprendre à s’occuper d’un bébé. « Pour y parvenir, mieux vaut exiger de changer soi-même la couche, nettoyer le cordon… La puéricultrice ne doit pas se contenter de faire et d’expliquer », explique la maman. Une non-voyante a en effet besoin de sentir, palper son enfant. Ensuite elle peut tout faire, « même lui couper les ongles », assure Marie-Renée.

Se libérer du regard des autres

A la maternité, pour la naissance de son troisième enfant, Marie-Renée se souvient de son exaspération lorsque sa compagne de chambre, une autre maman, s’est permis de la juger sur son incapacité à être une bonne mère. Son conseil : « Ne jamais se laisser marcher sur les pieds et n’écouter que soi ».

Une question d’organisation

Des petites astuces permettent d’adapter le handicap aux tâches quotidiennes. « Certes, les repas peuvent causer des dégâts. Mais l’utilisation d’une blouse et de bavoirs limitent le carnage », s’amuse la maman. Nourrir l’enfant en le plaçant sur ses genoux, plutôt que sur une chaise, permet de contrôler les mouvements de sa tête.
Côté biberons, rien de plus simple. Un bol gradué en braille permet de les doser, et des comprimés – faciles d’utilisation – de les stériliser.
Quand Bébé commence à crapahuter, il suffit d’organiser l’espace avant de poser l’enfant. En clair, ne rien laisser traîner.

Des tout-petits qui prennent vite conscience du danger

Un enfant prend très vite conscience du danger. A condition de l’y sensibiliser. « Dès l’âge de 2 ou 3 ans, j’ai appris à mes enfants le feu rouge et vert. Sachant que je ne pouvais les surveiller, ils sont devenus très disciplinés, raconte Marie-Renée. Mais si l’enfant est agité, mieux vaut avoir une laisse. Il déteste tellement qu’il redevient sage rapidement ! »

Sujets associés