Comment se préparer à l’allaitement ?

Chaque femme est différente, et la question d’allaiter ou non peut paraître une évidence pour certaines quand d’autres auront besoin de clés pour prendre une décision éclairée. Au tournant des deuxième et troisième trimestres, Certaines femmes voient perler des gouttes d’un liquide jaunâtre et assez épais à la pointe du mamelon. Il s’agit du colostrum, le premier lait hyper nourrissant et protecteur dont votre bébé s’alimentera en attendant votre première montée de lait, aux alentours du troisième jour après sa naissance. Précision importante : si vous ne constatez pas, ou très peu, cette présence de colostrum, cela ne présage en rien du fait que vous n’aurez pas de lait ! Il n'est donc pas inquiétant de ne pas avoir de colostrum qui s'écoule des mamelons au cours de la grossesse.

Au fil des années et des modes, pléthore de conseils ont été dispensés aux femmes afin de préparer les seins à l’allaitement, plus ou moins farfelus.... Afin d’assouplir les mamelons, on a longtemps conseillé la pratique des exercices de Hoffmann, des pressions fermes des pouces à la base du bout de sein. Afin de les renforcer, on a parlé de les tanner en les frottant avec une serviette, voire avec une brosse à dents ! Afin de les hydrater, d’y appliquer de l'huile (amande, germe de blé…), de la pommade... Afin d’étirer des mamelons jugés pas assez saillants. On a conseillé de porter ses vêtements sans soutien-gorge, ou bien d’en découper l’extrémité du bonnet. Ou encore d’aspirer les bouts des seins au moyen d’une seringue, voire d’un appareil spécial, la Niplette d’Avent quand ceux-ci sont ombiliqués au repos (ils ressemblent au nombril)... Ou de laisser la poitrine à l'air libre, et même de faire téter les mamelons par son conjoint ! Autant de soins contraignants sinon inutiles, selon la Leche League, principale association de soutien à l’allaitement maternel. Il n'existe en tout cas pas de preuve solide de l'efficacité de ces méthodes pour préparer ses seins à l'allaitement.

Côté soins, inutile d’en faire plus que votre toilette quotidienne habituelle lorsque vous n’étiez pas enceinte, à l’eau tiède et au savon (doux de préférence). Une hygiène trop scrupuleuse pourrait irriter vos mamelons et ouvrir la porte aux infections, le mamelon étant une muqueuse, extrêmement sensible et fragile.

Pour se préparer à l’allaitement, le meilleur conseil à donner est de s’informer. Nombre de guides fort bien faits, comme "L'art de l'allaitement maternel" ou « L’allaitement » du Dr Marie Thirion (Albin Michel, 2004), vous fourniront des informations précieuses sur le fonctionnement physiologique de la lactation, sans occulter les éventuelles difficultés de démarrage auxquelles vous pourriez être confrontée, et en vous en fournissant les solutions. Vous pourrez aussi vous rendre avec profit dans une ou plusieurs réunions d’association de soutien à l’allaitement maternel. Dans une ambiance conviviale, sans jugement ni obligation, vous pourrez échanger avec d’autres futures mamans et avec des mamans expérimentées sur vos questionnements, vos espoirs ou vos doutes. Après la naissance, vous y serez la bienvenue, votre bébé dans les bras, afin de vous aider à rectifier une position ou vous réconforter si vous pensez manquer de lait.

• La Leche League France : 01 39 58 45 84 et www.lllfrance.org
• Solidarilait : répondeur national : 01 40 44 70 70 et www.solidarilait.org
• CoFAM (Coordination française pour l’allaitement maternel) : www.coordination-allaitement.org
• Un répertoire des associations est disponible sur https://vanillamilk.fr/

Si vous suivez ces conseils, vous aborderez la dernière ligne droite de votre grossesse dans la sérénité et la confiance en vos capacités naturelles à nourrir votre bébé. Vous saurez que les problèmes de manque de lait ou de lait « pas assez riche » sont, dans l’immense majorité des cas, le fruit d’un cruel manque d’informations. Vous serez conscientes des éventuelles difficultés que vous êtes susceptible de rencontrer, mais confiante dans votre capacité, seule ou grâce à une aide extérieure, de les résoudre rapidement.