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Uvestérol D : les autorités sanitaires appellent les parents à ne plus en administrer

Publié le par Alexandra Bresson

Une procédure de suspension de la commercialisation de l’Uvestérol D a été engagée après la mort d’un nourrisson, a annoncé Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, à la suite d'une décision de l'Agence nationale de sécurité du médicament. La ministre demande aux parents de ne plus en administrer à leurs enfants.


L’Uvestérol D est-il dangereux ? Ce médicament sous forme de solution buvable, indiqué dans la prévention et le traitement de la carence en vitamine D chez le nouveau-né, le nourrisson et l’enfant jusqu’à 5 ans, est au cœur d'une polémique depuis que “Le Figaro” a révélé le décès d'un nouveau-né de 10 jours par arrêt cardio-respiratoire après en avoir reçu une dose.

D'abord prudente, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a fait savoir, au lendemain de cette annonce, que des investigations étaient en cours pour déterminer les causes exactes du décès, et savoir ci celui-ci est susceptible d’être imputé à l’Uvestérol D. Depuis 1990, date de sa mise sur le marché, "aucun décès n’a été imputé à l’administration de ce produit", explique l’Agence.

Des risques de malaise et de fausse route alimentaire

Mais l’ANSM a ensuite annoncé, le 4 janvier, qu'elle lançait par mesure de précaution une procédure en vue de la suspension de la commercialisation du produit. "Les conclusions des investigations disponibles à ce jour mettent en évidence un lien probable entre le décès et l’administration de l'Uvestérol D", explique-t-elle.

Et ce, "en dépit des mesures de réduction des risques mises en place pour sécuriser l’administration, et le renforcement des recommandations". Depuis 2006, plusieurs notifications de cas de malaise ou de fausse route alimentaire ont en effet conduit à réévaluer les données de pharmacovigilance.Un risque très rare, mais potentiellement grave.

Le ministère de la Santé a quant à lui précisé que seul l’Uvestérol D est concerné par cette procédure, pas les autres spécialités à base de vitamine D. Si Marisol Touraine appelle par mesure de précaution les parents à ne plus en administrer, elle tient à rassurer ceux dont les enfants ont reçu ce médicament : ils ne courent aucun danger.

En effet, c’est le mode d’administration spécifique de l'Uvestérol D (via une pipette) qui présente des risques, et non la vitamine D. Cette dernière étant essentielle pour le développement des nourrissons, la ministre appelle les familles à se rapprocher de leur médecin, qui leur proposera de la vitamine D sous une autre forme.