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Une maman témoigne de son incapacité à se sentir mère avec son enfant

Publié le par Christine Diego

« Je ne veux plus être mère », telle est la note de blog poignante d’une jeune maman, qui après des années à espérer un enfant, a eu du mal à l’aimer. Son témoignage est bouleversant.

« Je ne veux plus être mère », c’est le titre de la note de blog qu’a publié Tillie Mabbutt, une jeune maman britannique, sur la partie communautaire du Huffingtonpost anglais. Cette mère raconte son vécu, et celui de son mari, Shaun, qu’elle connaît depuis sa jeunesse. Le couple a mis du temps à devenir parents. Après des années de traitements de l'infertilité, Tillie tombe enceinte et vit une grossesse agréable, sans « aucunes complications, ni rien qui ne sorte de l’ordinaire, rien d’inconfortable, tout était simple », précise-t-elle. Sauf une chose : elle avoue, déjà, à ce moment-là, quelque chose de désagréable concernant ce qu’elle ressent pour son futur bébé : « Je n’aimais pas sentir le bébé donner des coups de pied, je n’aimais pas caresser mon ventre en pensant à de belles choses, j’étais juste complètement détachée de la vie qui grandissait en moi, et je poursuivais ma vie comme si de rien n’était », explique-t-elle. La jeune femme se dit que cela viendra au moment de la naissance. Elle décide d’accoucher dans l’eau. Tout se passe bien, elle donne naissance à un petit garçon, Fletcher, en bonne santé. « La sage-femme l’a déposé sur ma poitrine pour que je le porte pour la première fois, et c’est là que tout a commencé : je ne ressentais absolument rien pour lui. J’étais juste là, étendue dans l’eau, apitoyée sur moi-même. Je ne ressentais pas ce que la plupart des mamans ressentent : de l’amour », avoue-t-elle. Elle raconte ensuite les mois qui suivent, dans une espèce de routine et de détachement constant. Quand on lui demande si elle aime être maman, elle répond « oui », mais en son fort intérieur, elle pense « non, c’est horrible ! ». Lorsqu’on lui dit que son fils est adorable, elle en pense le contraire. « Je détestais qu’il ait besoin de moi tout le temps comme ça, je détestais avoir l’impression de perdre mon indépendance et de ne plus me sentir “moi”. J’ai commencé à ressentir de l’animosité contre lui ». Elle poursuit en expliquant qu’elle n’avait qu’une idée en tête : partir loin. « Je regardais l’horloge toute la journée jusqu’à ce que mon mari rentre à la maison. Parfois je préparais mon sac pour partir, puis je le cachais quand Shaun arrivait. Je restais parce que je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui. Je devais juste m’habituer à ce que Fletcher en fasse partie aussi. » Elle voit un médecin qui détecte une dépression post-partum. Son entourage est là, la soutient, mais elle n’y arrive pas. Il aura fallu attendre le jour des 1 an de son fils. A son anniversaire, « je l’ai regardé et j’ai réalisé qu’il commençait à devenir indépendant. J’ai survécu à la première année et je suis restée. Mais surtout, j’ai commencé à l’aimer. Aujourd’hui, Fletcher est un vigoureux et heureux petit garçon de 2 ans et je n’ai pas les mots pour expliquer à quel point je l’aime », conclut finalement la jeune femme.