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Une maman de 35 ans amputée après avoir contracté la grippe A

Publié le par Jonathan Hamard

Anaïs est une jeune mère de 35 ans dont la vie a été bouleversée après avoir contracté la grippe A. En seulement quelques mois, elle s'est retrouvée amputée des pieds et jusqu'en dessous des genoux. Elle doit réapprendre à vivre avec une fille de 4 ans. 

Le coup d'envoi de la nouvelle campagne de vaccination contre la grippe saisonnière vient d'être lancé, y compris pour les enfants dont les spécialistes la recommandent fortement. Mais lagrippe A, même si elle est moins courante, n'en est pas moins dangereuse. L'histoire dramatique que vit cette  maman de 35 ans, prénommée Anaïs, le démontre. C'est son compagnon Davy qui la raconte, livrant un témoignage bouleversant en se remémorant tout d'abord une première consultation pour une infection a priori sans conséquences majeures, mais qui s'est finalement avérée être une grippe A l'ayant conduite à être plongée dans le coma durant près de 50 jours, avant de subir plusieurs amputations.

Tout a débuté le 6 mars dernier... "Anaïs consulte un médecin, qui diagnostique une simple grippe", se remémore Davy pour France 3 Grand Est. Le papa de Chloé, âgée de 4 ans, rentre chez lui après une journée de travail et observe qu'Anaïs est très fatiguée. Au point d'aller "se coucher à 20h30". Mais 50 minutes plus tard, celle-ci se réveille. "Elle se sent vraiment mal et veut dormir sur le canapé. Je suis alerté par cette démarche. Je vais chercher ses affaires dans la chambre à coucher et vois alors une tâche de sang", se souvient-il. Très inquiet pour sa compagne atteinte de symptômes graves, Davy alerte alors le SAMU et la conduit finalement aux urgences de l'hôpital d'Altkirch (Haut-Rhin), où elle exerçait à l'époque en tant qu'aide-soignante.

Un diagnostic tardif de la grippe A ?

Très rapidement, les équipes médicales se rendent compte que la saturation en oxygène d'Anaïs est trop basse. Elles lui "délivrent de l'oxygène à un rythme de 12 litres par minute, soit le maximum que peut fournir une petite bouteille". "Ils décident aussi de la transférer à Mulhouse", ajoute Davy, comprenant ce moment-là que le pronostic vital de sa compagne est engagé. Son état se détériore et, trois jours plus tard, on lui annonce qu'Anaïs souffre d'une "dégénérescence des organes". Quelques heures après d'autres examens, le couperet tombe : "Il s'agit de la grippe A. Les médecins sont eux-mêmes stupéfaits. Ils disent que les globules blancs sont quasiment absents, que le pronostic vital est alors très très engagé, même sérieux et grave".

La maman de Chloé subit plusieurs endormissements et réveils, ses poumons sont particulièrement fragilisés. Davy comptabilise pas moins de 50 jours dans le coma et 53 jours de dialyse continue, entre autres, avant que survienne l'amputation des pieds au niveau du premier métatarse. Progressivement et au fur et à mesure que la maladie progresse, Anaïs est amputée d'autres parties de son corps, des phalanges de sa main gauche, la jambe gauche jusqu'au dessus du genou, une partie de son pied droit. "Elle doit totalement réapprendre à marcher avec des prothèses", précise-t-il, et leur vie est aujourd'hui totalement bouleversée. Ne pouvant assumer son emploi et le soutien de sa femme, Davy a été licencié. Il se bat aujourd'hui pour la reconnaissance d'une prise en charge qu'il juge insuffisante à la suite du déclenchement de l'infection l'hiver dernier.

L'importance de se faire vacciner contre la grippe

Ce type de complications reste néanmoins "exceptionnel". L'amputation est l'une des formes sévères possibles de la grippe A qui représente "une minorité de cas" selon le pneumonologue Frédéric Le Guillou, interrogé par nos confrères de Santé Magazine. Ce dernier insiste sur l'importance de la vaccination grâce à laquelle, "quand le virus se présente, la mémoire immunologique est déjà faite". "Très rapidement, en 24/48 heures, on va sécréter énormément d'anticorps pour aller détruire le virus, pour qu'il ne fasse pas de dégâts plus importants. Le corps le fait de façon naturelle, mais ça prend trois semaines. Entre-temps, il y a eu le temps d'avoir de sacrés dégâts, parfois irréversibles", ajoute-il auprès de nos confrères.