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Une femme saisit le Conseil d’Etat pour obtenir une insémination post-mortem

Publié le par Hélène Bour

Mariana Gomez-Turri vient de saisir le Conseil d’Etat français afin d’obtenir le sperme congelé de son mari décédé en juillet 2015. Son dossier sera examiné ce vendredi 27 mai.

C’est un dossier difficile que doit examiner le Conseil d’Etat français ce vendredi 27 mai. Celui d’une femme, Mariana Gomez-Turri, qui souhaite récupérer le sperme congelé de son défunt mari, décédé en juillet 2015, afin d’aller se faire inséminer en Espagne, son pays d’origine. Il s’agit donc ici d’une insémination post-mortem qui est parfaitement légale en Espagne, mais non autorisée en France. Le code de santé publique stipule en effet que l’assistance médicale à la procréation (AMP aussi appelée PMA) est « destinée à répondre à la demande parentale d'un couple ». En outre, « l'homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans ». Ces dispositions excluent donc les femmes seules, les couples homosexuels féminins et empêchent également la procréation post-mortem.

Mariana Gomez-Turri était mariée à Nicola Turri, un Italien décédé d’un cancer à seulement 30 ans, à Paris en juillet dernier. En 2013, ce dernier avait congelé son sperme dans une mesure de préservation de fertilité, car celui-ci allait entamer des traitements contre son lymphome, le cancer du système lymphatique. Malgré tout, Nicola Turri voulait concrétiser son projet parental, mais il est décédé « une heure avant le rendez-vous chez le notaire pour donner son consentement à la PMA (Procréation médicalement assistée) de son vivant », assure Maître David Simhon, conseil de Mariana Gomez-Turri. Quoi qu’il en soit, Mariana est engagée dans une course contre la montre, car en Espagne, l’insémination post-mortem est possible dans un délai d’un an après le décès de l’homme qui en a exprimé la volonté, ce qui lui laisse jusqu’au 10 juillet prochain.

Il y a un mois, la jeune femme de 31 ans s’était confiée aux journalistes de France 2, qu’elle avait reçus chez elle en Espagne : «Je veux être la maman de l’enfant de l’homme de ma vie. Parce que c’était vraiment l’homme de ma vie. […] Il ne s’agit pas de ramener Nicola à la vie, car je sais qu’il n’est plus là. Ce sera une partie de nous deux : le sang de notre sang, et je trouve ça magnifique ».

Source : 20minutes avec AFP.