Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Un guide pour permettre aux professionnels de mieux agir contre la maltraitance

Publié le par Gaëlle Guernalec-Levy

Enfance et Partage met à disposition des professionnels, médecins, enseignants, assistantes maternelles, un outil précieux pour les aider à mieux protéger les enfants en danger

L’association Enfance et Partage vient d’éditer un guide à destination des professionnels de l’enfance (au sens large, enseignants, éducateurs, médecins, travailleurs sociaux…) intitulé « Agir contre la maltraitance ». Ce petit fascicule de 43 pages, très clair, répond aux questions à la fois basiques et existentielles qu’ils peuvent être amenés à se poser face à un enfant visiblement en souffrance : présente-t-il des signes de maltraitances physique ou psychologique ? Qui dois-je avertir ? Comment dois-je procéder ? Que va-t-il se passer si je fais part de mes doutes ? Et si jamais je me trompe ? Une initiative qui semble particulièrement utile quelques mois après le rapport accablant sur l’affaire Marina, qui avait pointé l’aveuglement et l’incompétence de nombreux professionnels.

Le guide, diffusé avec le soutien de la Fondation EDF et de la société de services à la personne O2, rappelle les conditions légales du secret professionnel mais aussi ses limites ainsi que l’obligation pour toute personne d’informer les autorités des mauvais traitements dont elle peut avoir connaissance. Il synthétise, à l’aide de schémas très clairs, l’organisation bicéphale du système de protection de l’enfance avec une entrée administrative, qui constitue la règle, et une entrée judiciaire, censée être l’exception (pour les situations d’urgence et d’extrême gravité). Le document rappelle le rôle central des conseils généraux qui supervisent les cellules de recueil de l’information préoccupante (CRIP).

« De façon assez étonnante, nous sommes régulièrement sollicités via notre numéro vert* par les professionnels de l’enfance qui ont face à eux un enfant en danger et qui ne savent pas quoi faire, explique Sophie Décis, responsable du service juridique de l’association. Il peut s’agir d’un psychologue en CMP, d’un directeur de centre aéré, d’une institutrice. Leur connaissance très floue de la maltraitance et du système paralyse leur pensée et leur capacité à agir». L’absence de formation initiale et continue sur un fléau qui concerne pourtant 10% des enfants empêche ces professionnels de déceler les signes de la maltraitance et de pouvoir alerter les autorités compétentes. Ils sont aussi très souvent angoissés par les conséquences de leur intervention, inquiets à l’idée de déclencher un cataclysme et d’être à l’origine d’une séparation entre l’enfant et ses parents. Le fait de signaler une situation problématique n’entraîne évidemment pas une mesure de placement immédiate ou systématique. Et quand bien même l’enfant serait placé à la suite du signalement… « Moi, si je n’avais pas été placée, je serais morte », affirme Céline Raphaël, médecin engagée auprès d’Enfance et Partage, elle-même maltraitée par son père. « Il n’y a pas de risque pour le professionnel, martèle Agathe Morel, avocate. Il s’agit de sauver des vies, voilà de quoi nous parlons. Dénoncer c’est protéger

*0 800 051234

Source: Enfance et Partage