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Syndrome d’alcoolisation fœtale : les Européennes sont les plus mauvaises élèves

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs canadiens viennent de publier les résultats d’une enquête sur les taux de consommation d’alcool pendant la grossesse dans le monde et l'une de ses plus graves conséquences pour le fœtus, le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF).

Chez la femme enceinte, la consommation d’alcool, même en faible quantité ou sur une période très courte, peut entraîner des conséquences graves pour le développement futur de l’enfant. En effet, l’alcool, qui passe très bien le placenta, peut entraîner diverses complications chez le fœtus (retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations…), dont le syndrome d’alcoolisation fœtale est la forme la plus grave. Or, une récente étude du Centre pour la toxicomanie et la santé mentale (CAMH) montre que ce risque reste encore sous-estimé dans les esprits : ses auteurs estiment que 119 000 enfants naissent avec ce syndrome chaque année.

L'Europe en dessous de la moyenne mondiale

L'étude fournit des estimations sur la proportion de femmes qui boivent pendant la grossesse, ainsi que des estimations du SAF par pays dans le monde entier. Ainsi, près de 10 % des femmes consomment de l'alcool pendant la grossesse à l'échelle mondiale, avec de grandes variations selon les pays. Mauvaise nouvelle : les cinq pays qui se démarquent en raison de leurs mauvais résultats se situent en Europe. Il s'agit de la Russie, du Royaume-Uni, du Danemark, de la Biélorussie et de l'Irlande. Même en tant que région mondiale, l'Europe elle-même présente également une prévalence du SAF de 2,6 fois plus élevée que la moyenne mondiale.

A l'inverse, les niveaux les plus bas de SAF ont été observés dans les régions de la Méditerranée orientale et de l'Asie du Sud-est. Les chercheurs estiment par ailleurs que 15 personnes sur 10 000 en souffrent dans le monde. "Nous avons estimé qu'une mère sur 67 qui boit pendant la grossesse donnera naissance à un enfant atteint de SAF, explique l'auteur principal, le Dr Svetlana Popova. La chose la plus sûre à faire est de s'abstenir complètement pendant toute la grossesse". En France, les données de la dernière enquête menée par Santé publique France sur le sujet, montrent que trois quarts des Français ignorent encore les risques encourus par la consommation d’alcool pendant la grossesse.