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Soins intensifs pédiatriques : la récupération serait plus rapide sans apport nutritionnel

Publié le par Hélène Bour

Les enfants gravement malades et hospitalisés en soins intensifs ne devraient pas recevoir de perfusion nutritive si l’on en croit une nouvelle étude. Explications.

Arrivés en unité de soins intensifs (USI), les enfants gravement malades reçoivent généralement une nutrition artificielle par perfusion pour les alimenter. Le but de l’opération étant de les aider à récupérer plus rapidement. Mais selon une nouvelle étude scientifique, il faudrait plutôt diminuer, voire supprimer la dose de nourriture administrée à ces enfants si l’on souhaite les voir récupérer plus rapidement.

L’équipe dont l’étude est parue dans le New England Journal of Medicine a mené un essai contrôlé auprès de 1 440 enfants malades, afin de comparer les effets d’un jeûne (ou d’une très faible nutrition)  à une nutrition classique sous perfusion, lors de la première semaine en USI. Ils ont ainsi constaté que les enfants pas ou peu nourris durant cette semaine développaient une carence nutritionnelle, mais présentaient aussi moins d’infection et une meilleure récupération que les enfants nourris en continu par perfusion. Ces effets bénéfiques d’un manque nutritif étaient observés quel que soit l’âge ou le type de maladie.

Une expérience qui va à l’encontre des pratiques actuelles

« Nous avons constaté que les pratiques actuelles consistant à nourrir les enfants dès leur arrivée ne contribuaient pas à leur récupération », constate le Pr Greet Van den Berghe de l’Université de Louvain (Belgique), auteur principal de l’étude. Pour les chercheurs, il est donc urgent de modifier les protocoles existants et appliqués dans le monde entier et de prendre en compte ces résultats. En 2011 et 2014, l’équipe du Pr Van den Berghe avait déjà montré que la nutrition artificielle précoce devait également être évitée pour le bien des patients adultes en soins intensifs. Reste à savoir si les prochaines recommandations pour la prise en charge des enfants en USI prendront en compte ces nouvelles données.

Sources : Santé Log, KU Leuven