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Sécurité des protections intimes : peut mieux faire, selon l’Anses

Publié le par Hélène Bour

Saisie par le ministère de la Santé, l’Anses a réévalué la sécurité sanitaire des protections intimes. Elle a identifié plusieurs substances chimiques en faible concentration, et recommande aux fabricants de redoubler d’efforts pour les supprimer. 

Pesticides comme le glyphosate, perturbateurs endocriniens, agents de blanchiment… Les protections périodiques sont accusées de contenir des substances toxiques indésirables, menaçant la santé des femmes. Mais qu’en est-t-il réellement ? Sensibilisés au problème ces dernières années, les fabricants ont-ils réduit la teneur en substances chimiques de ces produits intimes ?

Saisie par les ministères de la Santé et de l’Economie, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publie ce 19 juillet ses conclusions quant à la sécurité des protections intimes (tampons, serviettes, protège-slips et coupes menstruelles).

Des tests en laboratoire ont révélé la présence de diverses substances chimiques en très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires", rapporte ainsi l’Anses, qui indique n’avoir pas mis en évidence de risque lié à la présence de ces substances. “La majorité de ces substances proviendraient de la contamination des matières premières ou des procédés de fabrication” ajoute l’Agence.

Au vu de ces résultats, aussi rassurants soient-ils, l’Anses recommande toutefois aux fabricants de protections intimes “d’améliorer la qualité des matières premières et de réviser certains procédés de fabrication afin d’éliminer ou, à défaut, de réduire autant que possible, la présence de ces substances. En particulier, celles présentant des effets « cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques » (CMR), perturbateurs endocriniens ou sensibilisants cutanés”.

Car si tampons, serviettes et coupes menstruelles ne sont utilisés que quelques jours dans le mois, cette exposition, même minime, finit par être conséquente puisqu’elle s’étale sur plusieurs décennies.

Dans son rapport, l’Anses regrette, d’autre part, l’absence de réglementation spécifique encadrant la composition, la fabrication ou l’utilisation des produits de protection intime. L’Anses réclame donc l’élaboration d’un cadre réglementaire plus restrictif au niveau européen, afin de limiter la présence de ces substances chimiques. L’agence sanitaire soutient notamment, dans le cadre du règlement européen REACh, un projet de restriction des substances CMR dans les produits d’hygiène féminine.

Quant au syndrome du choc toxique (SCT), principal risque infectieux lié au port de protections intimes internes (tampon et coupe menstruelle) et dû à une toxine bactérienne, l’expertise de l’Anses montre que le risque de développer un SCT augmente avec une utilisation prolongée d’une protection interne et/ou l’utilisation d’une protection d’une capacité d’absorption plus forte que nécessaire. C’est pourquoi il est conseillé de changer de tampon toutes les 4 à 8 heures. Et, de toujours choisir un type de tampon dont le pouvoir absorbant est adapté au flux et non plus gros pour éviter les fuites. Il est aussi recommandé de se laver les mains consciencieusement avant et après l’insertion d’un tampon ou d’une coupe menstruelle.

Source : Anses