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Sécurité alimentaire des tout-petits : un rapport de l’Anses plutôt positif

Publié le par Christine Avellan

L’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail, vient de publier la première étude sur les expositions alimentaires des moins de 3 ans à diverses substances et minéraux (contaminants de l’environnement, toxines naturelles, additifs, phytœstrogènes…). Un bilan plutôt positif malgré quelques recommandations de prudence. Décryptage.
 

L’Anses continue sur sa lancée en étudiant l’alimentation des Français et en ciblant cette fois-ci l’assiette des moins de 3 ans, une population plus sensible. Cette étude surnommée EATi a passé au crible le régime alimentaire des tout-petits. En pratique, les chercheurs ont analysé des aliments régulièrement consommés par les plus jeunes. Ils ont aussi tenu compte de la manière dont ces aliments sont habituellement préparés (lavés, épluchés, cuits…). Au total : près de 670 substances ont été analysées.
Des résultats positifs, mais des points de vigilance

« Cette étude confirme le bon niveau de maîtrise sanitaire, précise Marion Hulin, chargée de la coordination de l’EATi. Ainsi, pour la plupart des substances évaluées, les niveaux d’exposition sont en dessous des valeurs toxicologiques de référence (VTR). Petit bémol cependant : un nombre non négligeable d’enfants présentent une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence, pour 16 substances problématiques (arsenic inorganique, plomb, PCB, aluminium, méthylmercure…). »
Face à ces résultats, l’Anses recommande donc des actions pour diminuer l’exposition de la population infantile à ces substances, en améliorant par exemple la politique de maîtrise des rejets environnementaux. Et en parallèle, l’Agence de sécurité sanitaire préconise d’acquérir des connaissances complémentaires permettant d’affiner les évaluations de risques.

En vidéo : Sécurité alimentaire des tout-petits : un rapport de l’Anses plutôt positif

Du côté des parents, que faire ?

Par ailleurs, l’Anses donne des conseils aux parents pour limiter les risques d’exposition des tout-petits. Tout d’abord, elle préconise de ne commencer la diversification alimentaire qu’à partir de 6 mois. « Cette étude montre que la diversification alimentaire entraîne des expositions à certains contaminants, supérieures à celles engendrées par la consommation de laits infantiles, sans pour autant que celles-ci soient préoccupantes », peut-on lire dans le communiqué de l’Anses. Du coup, cette recommandation qui vient chambouler celle des pédiatres, qui conseillent depuis quelques années de débuter la diversification entre 4 et 6 mois, notamment pour réduire les risques d’allergie. Mais les avis se rejoignent quant à la recommandation de ne jamais commencer à diversifier avant l’âge de 4 mois.
Ensuite, pour les enfants de  plus de 6 mois, l’Anses conseille de varier leur régime alimentaire ainsi que les sources d’approvisionnement  des aliments qu’ils consomment.
De plus, cette étude révèle que nombre d’enfants consomment du lait non spécifique et avant l’âge d’un an. Or, l’Anses rappelle que seuls le lait maternel ou les laits infantiles permettent de couvrir les besoins nutritionnels des enfants de cet âge.

Les besoins nutritionnels des enfants plutôt satisfaits

Cette étude ne vise pas uniquement à repérer les substances potentiellement dangereuses pour la santé des tout-petits. Elle a aussi permis d’analyser 12 minéraux d’intérêt nutritionnel (calcium, zinc…). Les résultats montrent que la couverture de leurs besoins nutritionnels est globalement satisfaisante. Cependant, les chercheurs observent, en fonction de l’âge de l’enfant, des déséquilibres. Ainsi, il y a des insuffisances d’apport en calcium chez les 13-36 mois, et en fer et en zinc chez les 7-36 mois. En revanche, des excès sont observés pour d’autres nutriments. Par exemple, il y a des dépassements de limites pour le calcium chez les moins de 6 mois, cela se confirme chez les bébés qui ont consommé du lait courant. L’Anses précise que « les risques sanitaires potentiels liés à ces excès d’apports nécessitent des études complémentaires ».