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Reblochons contaminés : une quinzaine d'enfants au cœur de l'enquête

Publié le par Alexandra Bresson

Entre les mois de février et mai, plusieurs enfants atteints de syndrome hémolytique et urémique (SHU), infectés par une bactérie Escherichia coli, ont été identifiés. Outre un retrait de l'aliment en cause, des reblochons contaminés, des enquêtes épidémiologiques sont en cours et celles-ci concernent actuellement une quinzaine de cas dont un décès, selon Santé Publique France.

Mi-mai, les autorités sanitaires demandaient le retrait à titre préventif de tous les reblochons entiers au lait cru de la marque « Nos régions ont du talent », commercialisés dans les enseignes Leclerc. En cause, plusieurs cas d'une intoxication alimentaire grave appelée syndrome hémolytique et urémique par une souche de la bactérie E. coli chez des enfants en bas âge. Des investigations sont en cours, et les dernières conclusions confirment bien le lien épidémiologique entre ces cas et la consommation de reblochons au lait cru produits sur le site de Cruseilles (Haute-Savoie) de l’entreprise Chabert. Au 31 mai, 14 enfants âgés de un à cinq ans sont inclus dans l’investigation de cette épidémie.

Six enfants atteints de syndrome hémolytique et urémique (SHU) ont été infectés par une même souche d’E. coli 026, pour lesquels la consommation de reblochon incriminé est documentée. Ces derniers sont domiciliés dans plusieurs régions de France métropolitaine : Centre–Val de Loire, PACA, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire. Pour les huit autres enfants, des investigations sont en cours. Parmi eux, deux ont présenté des signes de gastro-entérite, et six ont présenté un SHU. Un des enfants atteints de SHU est décédé et une investigation autour de ce cas est en cours selon Santé Publique France, qui précise que l'enquête sanitaire comporte deux volets distincts.

La surveillance du SHU en France

« Le volet épidémiologique d’une part consiste à interroger les parents sur la consommation alimentaire de leurs enfants et, le cas échéant, à tracer l’origine des reblochons consommés. Le volet microbiologique, d'autre part, vise par des analyses à identifier la souche ayant infecté l’enfant, et à déterminer si elle présente des caractéristiques similaires à celles de la souche épidémique », indique l'agence. Mais ces investigations sont un processus long et complexe car dans certains cas la souche à l’origine de l’infection ne peut pas être mise en évidence. Le SHU est une maladie peu fréquente en France : entre 100 et 160 cas sont signalés dans le cadre du système de surveillance chaque année.

C’est une maladie grave puisqu’elle est la principale cause d’insuffisance rénale aiguë chez l’enfant âgé de 1 mois à 3 ans. Elle est le plus souvent causée par une bactérie, Escherichia coli, dont certaines souches sont plus virulentes et produisent des toxines appelées « shigatoxines ». La contamination se produit notamment par ingestion d’aliments contaminés consommés crus ou peu cuits (lait ou produits laitiers, viande de bœuf, légumes crus, eau de boisson contaminée). Chaque année, Santé publique France produit un bilan de la surveillance du SHU chez l’enfant de moins de 15 ans et en 2017, 164 cas de SHU pédiatriques ont été notifiés, mais aucune épidémie n’a été identifiée.

Le rappel est étendu

Le ministère de la Santé précise quant à lui que l'enquête a permis d’identifier des lots supplémentaires de reblochons qui n’avaient pas été visés par la procédure de rappel du 14 mai. Les fromages concernés ont été fabriqués sur le site de Cruseilles, mais transférés sur un autre site de la société Chabert pour y être découpés et emballés. Un autre type de reblochon commercialisé localement sous la dénomination « Tartiflard » a également été fabriqué à Cruseilles pendant la période à risque, d'où un nouveau rappel de 20 lots de demi-reblochons commercialisés sur l’ensemble du territoire, et de tous les fromages entiers « Tartiflard » commercialisés en Savoie et Haute-Savoie.

Il est demandé aux personnes qui détiendraient les fromages concernés de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où ils ont été achetés. Les personnes susceptibles d’en avoir consommé et qui présenteraient des symptômes de type diarrhées, douleurs abdominales ou vomissements sont invitées à consulter leur médecin en mentionnant cette consommation et le lien possible avec la bactérie E.coli. Mais en l’absence de symptôme dans les 10 jours, il est inutile de s’inquiéter. Enfin, les autorités sanitaires rappellent que par précaution, le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

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