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Kidnappée à sa naissance puis adoptée : l’incroyable parcours de Coline Fanon

Publié le par Guillaume Botton

Adoptée à 11 mois au Guatemala par un couple belge, Coline Fanon a découvert, à 31 ans, qu’elle avait été en réalité kidnappée à sa naissance. Elle raconte sa quête de vérité dans un livre-enquête Maman, je ne suis pas morte*.

C’est une discussion avec sa fille, Eva, 5 ans, qui a provoqué le déclic. L’enfant interroge Coline Fanon sur ses origines : « Maman, est-ce qu’on pourra un jour aller au Guatemala ? Je suis une indienne du Guatemala moi aussi ? ». La réponse de Coline sonne alors comme une évidence : « Si j’y retourne un jour, ce sera pour retrouver ma maman. »

De nombreuses incohérences dans le dossier d’adoption

Coline, née au Guatemala en 1987, a grandi en Europe, après avoir été adoptée par un couple belge à 11 mois. Après une enfance et une adolescence bouleversées, elle décroche brillamment son diplôme d’avocat.

C’est à la suite donc d’un échange avec sa fille que Coline décide de se plonger dans son dossier d’adoption afin de retrouver la trace de ses parents biologiques. Elle constate alors de nombreuses incohérences, à commencer par la date et le lieu de naissance, qui ne correspondent pas à ceux inscrits sur sa carte d’identité.

Une trafiquante d’enfants comme directrice d’un orphelinat

Elle décide de rentrer en contact avec l’association guatémaltèque « Hacer Puente », à l’origine de son adoption. L’échange, laconique, l’interpelle. Elle téléphone alors à une autre association, « La Voix des adoptés », qui lui conseille d’appeler une Française aussi adoptée au Guatemala par le biais du même organisme.

Cette dernière lui parle d’une certaine Ofelia de Gamas, dont le nom apparaît en effet plusieurs fois dans le dossier d’adoption de Coline. Cette Ofelia, belle-sœur du dictateur guatémaltèque au pouvoir au moment de l’adoption, dirigeait l’orphelinat de Coline. Or, pour la presse guatémaltèque, il ne faisait aucun doute que cette femme était une trafiquante d’enfants.

Sur Facebook, une publication troublante

Coline n’a plus qu’une idée en tête : retrouver sa mère biologique, qui la pense morte. En novembre 1986, le régime guatémaltèque lui a en effet annoncé que sa fille était décédée et enterrée dans une fosse commune.

Sur Facebook, elle tombe sur une publication troublante. Le 7 novembre – date qui correspond à celle de sa naissance dans le premier acte transmis à ses parents adoptifs –, une dame prénommée Lorena, le même que celui de sa mère biologique, publie une photo d’un nouveau-né. La ressemblance est frappante.

« Mon bel amour, je crois que je suis ta maman »

Coline lui adresse un message. Les jours passent mais aucune réponse ne lui parvient. Elle écrit alors aux filles de Lorena. Méfiantes, elles finissent tout de même par se parler. Et le lendemain, le message tant attendu arrive : « Mon bel amour, je crois que je suis ta maman. Crois-moi que mon cœur est en train de s’arrêter. Ils m’ont fait croire que tu étais morte. » Le 13 novembre 2017, l’heure des retrouvailles sonne : « Le plus beau jour de leur vie. »

Elle crée une association afin d’aider les victimes

Pour que d’autres Guatémaltèques connaissent cette fin heureuse, Coline a créé l’association Racines Perdues, afin d’accompagner les victimes d’adoption illégale, rechercher leur famille et défendre leur cause. Une initiative vitale pour l’avocate qui, depuis qu’elle a découvert la vérité sur son passé, a choisi de porter ses deux prénoms et ses deux noms de famille : Mariela SR - Coline Fanon.

* Éditions Kennes

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