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Priver les parents d’enfants violents d’allocations : les réactions à cette proposition

Publié le par Hélène Bour

La semaine dernière, le ministre de l’Education a émis l’idée de sanctionner les parents d’enfants violents via une réduction des allocations familiales. Une mesure loin de faire l’unanimité côté enseignants et parents d’élèves.

Sanctionner les parents complices d’une évolution violente de leurs enfants, telle est une proposition faite par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer pour lutter contre les violences scolaires. Dans un document de travail, le ministre et son équipe ont évoqué la réduction des allocations familiales des parents d’enfants violents en guise de sanction, dans un souci de “responsabilisation” des familles.

On ne peut pas se décharger de toute l'éducation sur l’école”, a estimé le ministre au micro de BFMTV. “Quand un enfant a un comportement violent répétitif, il faut aller voir les racines en dehors de l’école, et si la famille a des problèmes, il faut aider cette famille. Mais si on observe des phénomènes d’encouragement de la violence, ça n’est pas normal, il doit y avoir des mesures prises”, a ajouté Jean-Michel Blanquer.

Du côté du corps enseignant et des directeurs d’établissements scolaires, cette mesure a semblé insuffisante, sinon inadaptée : “On n'est vraiment pas persuadé que ce soit la réponse appropriée à la question posée”, a ainsi réagi sur franceinfo, Philippe Vincent, le secrétaire général du Syndicat de chefs d'établissements SNPDEN. “J'ai rencontré assez peu de parents qui se disent complices des violences commises par leurs enfants. De manière générale, les parents sont plutôt navrés, en difficultés face au comportement de leur enfant et face à la réponse disciplinaire”, a ajouté Philippe Vincent. Le chef d’établissement estime qu’un “rappel solennel à la loi pour un certain nombre de familles serait aussi une voix à rechercher”.

Même scepticisme du côté d’une des fédérations de parents d’élèves. “C'est une proposition qui est très idéologique, qui a une vision de la famille qui est très particulière”, a commenté sur franceinfo Rodrigo Arenas, le co-président de la fédération de parents d'élèves FCPE. Ce dernier estime qu’il s’agit d’une mesure idéologique “stigmatisante et discriminante”, qui n’a pour seul but celui de “répondre à l'opinion publique”. La FCPE estime ainsi que “ce qu'il manque, ce sont des êtres humains, des adultes dans les établissements, pour pouvoir prévenir ces comportements violents”. “Plus il y aura d'adultes dans les établissements, plus on pourra prévenir ces comportements violents et surtout comprendre pourquoi. Ce n'est pas en sanctionnant les parents qu'on va régler le problème”, a estimé Rodrigo Arenas.

Source : France Info

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