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Première naissance après une autogreffe de tissu ovarien prélevé à l'adolescence

Publié le par Christine Diego

Des chercheurs belges viennent d’annoncer la naissance d’un enfant conçu par une mère ayant eu une autogreffe de tissu ovarien au tout début de sa puberté…

Une première. Des chercheurs de l'équipe médicale du Dr Isabelle Demeestere, gynécologue au « Fertility Clinic and Research Laboratory on Human Reproduction Erasme Hospital » et à l'Université Libre de Bruxelles ont annoncé la naissance du premier enfant, en novembre 2014, conçu grâce à une autogreffe ovarienne de sa mère avant sa puberté. Cette jeune femme, de 27 ans aujourd’hui, a été diagnostiquée comme porteuse d’une anémie falciforme ou drépanocytose à l’âge de 5 ans. Les scientifiques ont réussi cette prouesse médicale de restauration de la fertilité grâce à la transplantation de ses propres tissus ovariens, prélevés et congelés avant l’adolescence. Jusqu’à présent, on dénombrait 35 naissances suite à un prélèvement ovarien, mais celui-ci était toujours réalisé à l'âge adulte. Le parcours de cette femme a été long. Après son émigration en Belgique, à l'âge de onze ans, les médecins ont découvert que sa maladie était si sévère, qu'elle devait être traitée avec une greffe de moelle osseuse. Pour éviter un rejet, la petite fille devait d’abord subir une chimiothérapie ou une radiothérapie. Inconvénient de taille : la possible destruction du fonctionnement de ses ovaires. Les médecins belges décident alors de lui enlever l’ovaire droit et d’en congeler des fragments. A l’époque elle a 13 ans et 11 mois et n’est pas encore réglée. La greffe de moelle réussit. L'ovaire laissé en place étant défaillant, à 15 ans, elle suit un traitement hormonal substitutif. Dix ans plus tard, la jeune femme souhaite avoir un enfant. Pour restaurer sa fertilité, les médecins décongèlent une partie des tissus ovariens et réimplantent quatre fragments sur l'ovaire gauche laissé en place, et onze autres dans d'autres endroits de son corps. Franc succès : les tissus greffés produisent des ovocytes matures. Mais l'infertilité de son compagnon retarde encore son projet d'enfant. Deux ans après sa transplantation, la jeune femme est finalement enceinte naturellement, avec un nouveau partenaire, à l'âge de 27 ans. En novembre 2014, elle donne naissance à un garçon en bonne santé. Cette excellente nouvelle pour la science vient d’être publiée dans la revue spécialisée « Human Reproduction », mensuel de la société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE).
En France, en juin 2014, une jeune femme atteinte de leucémie à l’âge de 17 ans et soignée avec de lourds traitements, avait pu être enceinte grâce à une autogreffe ovarienne.

Source : Human Reproduction