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Prématurés : le bruit perturbe leurs compétences tactiles

Publié le par Christine Diego

Les bébés prématurés, de 28 et 33 semaines d’aménorrhée (2 mois avant le terme) sont capables de reconnaître deux formes d’objets différentes. Sauf si un bruit extérieur survient. Cela perturberait leurs capacités sensorielles…

Une équipe de chercheurs de l’Université de Genève, du Laboratoire de psychologie et neuro-cognition du CNRS/Université Pierre Mendès-France Grenoble 2-Université de Savoie, a démontré, pour la première fois, qu’un stimulus extérieur pouvait avoir un effet négatif sur la sensibilité des bébés prématurés (nés avec 2 mois d’avance), notamment sur leurs compétences sensorielles tactiles. L’étude a été publiée vendredi 18 mars 2016, dans la revue "Scientific reports". Les auteurs sont partis du principe que les nouveau-nés prématurés se retrouvaient souvent, après leur naissance, dans un environnement stressant, avec de multiples stimulations visuelles et sonores souvent désagréables. En effet, les services de néonatalité sont souvent critiqués pour leur niveau sonore élevé. Dans cette étude, les chercheurs ont observé 63 nouveau-nés âgés de 29 à 35 semaines (âge post-conceptionnel). Les bébés étaient répartis aléatoirement dans des chambres plutôt silencieuses, ou avec une exposition à l’alarme de la pompe de nutrition. Les psychologues ont constaté que les bébés prématurés, confrontés à un bruit et devant s’habituer à la tenue d’un objet dans la main, réussissaient moins bien que ceux qui devaient le faire sans être exposés au bruit. En clair, l’étude a permis de mettre en évidence qu’il existait bel et bien un lien entre les conditions auditives et les compétences tactiles des prématurés. L'alarme (le bruit) active bien la sensorialité auditive du nouveau-né, et perturbe la façon dont il saisit l’objet. Dans leurs conclusions, les auteurs pointent du doigt le fait que les bébés prématurés sont exposés plus de 8 fois par jour à des niveaux sonores élevés, et ce, durant les semaines d’hospitalisation en néonatalité. Le développement cérébral, notamment les circuits neuronaux qui se mettent en place, sera exposé à un environnement sonore négatif durant la période néonatale, et au long terme, cela aura des répercussions sur le fonctionnement cognitif de l’enfant. Au final, les auteurs insistent sur l’importance de mettre en place des mesures pour diminuer le niveau sonore des unités de néonatalogie (choix d’équipements moins bruyants, modifications architecturales, prise de conscience des soignants…).

Source : Scientific Reports