Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

PMA : 130 médecins ont bravé la loi pour aider des couples lesbiens

Publié le par Hélène Bour

Dans un manifeste initié par René Frydman, père du bébé-éprouvette, 130 médecins reconnaissent et assument avoir aidé des couples homosexuels à enfanter malgré la loi.

Ce vendredi matin dans Le Monde, 130 médecins ont publié un manifeste, à l’initiative du Dr René Frydman, père de la fécondation in vitro, afin de faire part du décalage qui existe entre la loi et les pratiques médicales.Ils reconnaissent et assument notamment avoir aidé des couples homosexuels à avoir des enfants, en infraction avec la loi. « Nous médecins, biologistes, reconnaissons avoir aidé, accompagné certains couples ou femmes célibataires dans leur projet d'enfant dont la réalisation n'est pas possible en France », écrivent ainsi les signataires du manifeste, dans le quotidien Le Monde de ce 18 mars. Ils réclament l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, y compris les couples lesbiens et les femmes célibataires. Car actuellement, la PMA est réservée aux couples hétérosexuels et infertiles. « Le don de sperme pour une femme célibataire, sans préjuger de son mode relationnel actuel ou futur, homo- ou hétérosexuel, est une interdiction qui nous paraît devoir être levée puisqu'une femme célibataire est reconnue dans ses droits pour élever ou adopter un enfant », ajoutent les spécialistes. Cette mesure faisait pourtant partie des promesses de campagne du Président François Hollande, qui avait tant fait débat lors de la loi Taubira pour le mariage pour tous. Depuis, l’idée d’ouvrir la PMA à toutes les femmes a semble-t-il été enterrée.

La congélation des ovocytes en question

Les 130 médecins demandent par ailleurs à ce que les femmes qui le souhaitent puissent congeler leurs ovocytes en vue d’une grossesse ultérieure. Cette possibilité existe déjà dans certains pays limitrophes, notamment en Espagne, en Grande-Bretagne et en Belgique. Certaines femmes n’hésitent pas à s’y rendre dans ce but.

En France, l’autoconservation de ses ovocytes n’est autorisée que si la femme est exposée à un risque d’infertilité, notamment si elle suit un traitement chimiothérapique contre le cancer. Une inégalité homme-femme de plus, puisque les hommes, eux, peuvent conserver leur sperme en paillettes « dans tout laboratoire de ville agréé », notent les scientifiques.

Un plan national contre l’infertilité

Autre incohérence à leurs yeux, l’analyse génétique de l’embryon avant son implantation dans l’utérus n’est pas autorisée, alors que « l'analyse du risque chromosomique fœtal est autorisée aux femmes enceintes qui le souhaitent après quelques semaines de grossesse, dans le cadre du dépistage anténatal. » Une aberration qui, si elle était corrigée, permettrait d’éviter de nombreux « échecs prévisibles », souvent sources de déception, de complications et d’une multiplication de prises en charge coûteuses.

Enfin, les signataires appellent le gouvernement à mettre en place un « véritable plan contre l’infertilité » pour développer une prévention qui fait défaut et qui permettrait d’informer les femmes sur l’effet de l’âge, les conséquences de l’obésité, des addictions et des polluants sur la fertilité.

Sources : AFP, Le Monde