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Pas de dysfonctionnements à la maternité de Port-Royal

Publié le par La rédaction de PARENTS

Premiers éléments de l’enquête à la maternité de Port-Royal : « effectifs et lits en nombre suffisant », selon l’AP-HP...

Les premiers résultats de l’enquête, sur les causes du décès de la mort du bébé in utéro à la maternité de Port-Royal, sont tombés : « il n’y aurait pas eu de dysfonctionnements apparents », déclare l'AP-HP*. Les effectifs et les lits étaient en nombre suffisant, et la prise en charge de la patiente n'était pas médicalement justifiée. Ce sont les premiers éléments qui filtrent deux jours après le drame du bébé mort in utéro « faute de place » pour faire accoucher la future maman. « L’examen de l’organisation de la maternité de Port-Royal au cours de cette période permet de dire que les effectifs soignants, médicaux et paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles permettait de recevoir les urgences", poursuit le texte de conclusion de l’AP-HP.
Les deux autres enquêtes, administrative et médicale "exceptionnelles", voulues par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, seront menées par une équipe de médecins et de sages-femmes, dirigée par le professeur Bruno Carbonne, président de la collégiale des gynécologues-obstétriciens pour examiner notamment « si la décision médicale de renvoyer chez elle la parturiente était justifiée ». Les résultats de ces deux enquêtes seront connus en mars prochain.
Cette affaire a fait réagir une ancienne patiente de la maternité de Port-Royal dès hier. La jeune femme va déposer une nouvelle plainte « pour homicide volontaire », à la suite de sa grossesse à risques, mal gérée par l’établissement. Les faits remontent à novembre 2011. Elle se présente à la maternité pour confier « ses peurs » et demander qu'on « lui fasse une césarienne ». La sage-femme l'aurait renvoyée chez elle, expliquant que le « col de l'utérus n'était pas encore suffisamment dilaté », a expliqué l’avocate à l'AFP. Quand elle est revenue effectuée un monitoring, quelques minutes plus tard, les médecins lui annoncent que « le cœur du bébé était effectivement arrêté », explique la jeune femme sur Liberation.fr. « Ça a été très dur pour moi, confie-t-elle. « Je n'avais pas eu la force jusqu'ici de le faire. Mais je me dis aujourd'hui qu'il ne faut plus laisser passer de pareilles choses. »
Mme Sophie Guillaume, Présidente du Collège des Sages-femmes, nous précise qu’en l’état actuel, quand les maternités doivent faire face à près de 6 000 accouchements par an, comme c’est le cas dans les «  grosses » maternités comme Port-Royal, il faut impérativement qu’une « organisation structurelle » soit en place et rôdée. La « gestion des flux de personnels » doit être bien identifiée et utilisée à bon escient dans la maternité. Sophie Guillaume se veut rassurante pour les parents. Elle insiste sur le fait que rien ne vaut « la maternité la plus proche de chez soi », où la future maman sera suivie par une sage-femme tout au long de sa grossesse. D’après elle, la France manque cruellement d’une offre de soin spécifique présente partout en Europe sauf chez nous : les Maisons de Naissances. Elles ne remplacent pas les maternités, mais sont complémentaires et apportent « de la fluidité et de la confiance pour gérer au mieux les grossesse et l’accouchement ».
Le CIANE** défend cette position depuis de nombreuses années. Il s’est engagé depuis les années 2 000 pour la mise en place de Maisons de Naissance en France, défendant ainsi le droit des parents à pouvoir choisir le lieu de naissance de leur enfant. Actuellement, ces Maisons de Naissance existent à titre expérimental. Le CIANE réaffirme que ces lieux permettent une diversification de l’offre, des pôles physiologiques aux Maisons de Naissance intra hospitalières comme extra hospitalières, sans oublier l’ouverture des plateaux techniques aux sages-femmes libérales et l’accouchement à domicile.

* AP-HP : Assistance Publique des Hôpitaux de Paris

** CIANE : Collectif interassociatif autour de la naissance

Source : AFP et Liberation.fr