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Oxytocine : c’est pas automatique !

Publié le par Estelle Cintas

Le Collège national des sages-femmes dresse de nouvelles recommandations pour les personnels des maternités. On ne doit administrer de l’oxytocine, une hormone de synthèse, qu’à partir de 5 ou 6 centimètres de dilatation.

C’est un coup de tonnerre qui va résonner dans les maternités françaises. Il faut diminuer fortement l’utilisation de l’oxytocine*, une hormone de synthèse délivrée pendant l’accouchement pour accélérer les contractions, selon les recommandations du Collège national des sages-femmes. Cette hormone est donnée à 60 à 70 % des femmes qui accouchent en France (contre 30 % dans les pays du Nord). Elle est aussi responsable de graves hémorragies de la délivrance. Ces hémorragies surviennent notamment quand on a donné à la mère de l’oxytocine trop tôt pendant le travail. L’utérus se fatigue pendant plusieurs heures et cela augmente le risque d’hémorragie. Les experts du Collège national se sont associés aux gynécologues obstétriciens et aux associations d’usagers des maternités, comme le Ciane, pour donner de nouvelles recommandations. Parmi elles, ne pas donner d’oxytocine avant que la future mère ne soit à 5 ou 6 cm de dilatation. Jusque-là, on démarrait la perfusion à partir de 3 cm actuellement. Idem concernant la progression de la dilatation. Pendant les cours de préparation à la naissance, vous souvenez-vous qu’on vous a expliqué qu’un accouchement normal devait progresser d’un centimètre par heure ? Ce n’est plus tout à fait vrai ! En comparant de nombreuses études sur des accouchements spontanés et normaux, les experts se sont rendu compte que les femmes pouvaient rester avec un col ouvert à 3 ou 4 pendant plusieurs heures, sans que cela soit dangereux pour la mère ou le bébé. Ces « phases de plateau » ne sont plus non plus considérées comme nécessitant une perfusion d’oxytocine. Ces nouvelles recommandations donneront lieu à une évaluation dans un an. Selon Sophie Guillaume, présidente du CNSF, les maternités françaises pourraient toutes voir baisser leur taux d’administration d’oxytocine de synthèse.
 
*A ne pas confondre avec l’ocytocine, dite, hormone de l’attachement, une hormone naturelle secrétée par l’hypothalamus de la mère pendant l’accouchement.