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Nouvelle campagne de mobilisation pour le don de gamètes

Publié le par Gaëlle Guernalec-Levy

L’agence de la biomédecine fait appel à la générosité des potentiels donneurs de sperme et d’ovocytes pour réduire la pénurie qui persiste en France. 

L’agence de la biomédecine lance une nouvelle campagne d’appel au don de gamètes intitulée « devenez donneur de bonheur ». Pour répondre aux besoins des couples infertiles, il faudrait en effet 900 donneuses d’ovocytes et 300 donneurs de sperme en 2015. En 2012, 422 femmes et 235 hommes avaient accepté d’offrir leurs gamètes. Le message que l’agence de la biomédecine souhaite véhiculer est le suivant : « Ces gamètes, bien que de taille modeste, représentent  un « cadeau » de grande valeur pour ceux qui en bénéficient : des couples médicalement infertiles qui ne peuvent pas fonder de famille sans la générosité d’un tiers ». Deux sites de référence - dondovocytes.fr et dondespermatozoïdes.fr - et un numéro vert (0 800 541 541) sont mis en place pour permettre au public de s’informer. L’agence en profite pour rappeler les grands principes : le don de gamètes est anonyme et gratuit. La limite d’âge pour les femmes est de 37 ans et de 45 ans pour les hommes. Il faut être déjà parents pour pouvoir donner ses gamètes. Ce dernier critère a été supprimé lors de la révision des lois de bioéthique en 2011 mais les décrets d’application ne sont toujours pas parus. Or, c’est notamment en raison de cette contrainte que le taux de réussite des FIV avec donneuses est moins élevé en France qu’en Espagne. Les femmes ayant déjà eu des enfants sont plus âgées que celles n’ayant pas encore procréé et leurs ovocytes sont donc de moins bonne qualité. C’est pourquoi, face au retard de la France en la matière, les lois de 2011 ont levé cette contrainte, et ont autorisé dans le même temps les donneuses sans enfant à profiter de ce don pour faire congeler quelques ovocytes. Au cas où elles-mêmes rencontreraient plus tard des difficultés à concevoir. Mais en l’absence des décrets d’application, dans les faits, ces dispositions ne sont toujours pas possibles. Les deux autres impératifs légaux, l’anonymat et la gratuité, sont eux aussi très régulièrement débattus. L’anonymat parce qu’il prive les enfants de l’accès à une partie de leurs origines, ce qui constitue pour certains d’entre eux une réelle souffrance. La gratuité parce qu’elle explique en partie la pénurie. Le don d’ovocytes est très contraignant physiquement et très chronophage. De plus en plus de médecins français plaident pour une indemnisation qui aurait le mérite de motiver davantage de potentielles donneuses. Les pays plus pragmatiques qui pratiquent ce défraiement (environ 900 euros par don en Espagne) n’ont pas de problème de pénurie. 

En vidéo : Nouvelle campagne de mobilisation pour le don de gamètes