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Marseille : elle accouche seule dans les toilettes de la maternité

Publié le par Hélène Bour

Le 8 février dernier, dans une maternité de Marseille, une femme accouche de son 2e enfant dans les toilettes. Pour les parents, il y a eu négligence. L’hôpital conteste.

Nous sommes le lundi 8 février, lorsqu’en début de soirée, Sirine Rebai et son mari Lofti se rendent à la maternité de l’Hôpital Saint-Joseph de Marseille. Enceinte de son second enfant, Sirine ressent de violentes contractions, signe de son accouchement imminent. « A l’accueil, la dame nous dit de monter directement à l’étage de la salle d’accouchement, de sonner et de préciser que c’est pour une urgence », raconte son mari, cité par “20 minutes”. Mais une fois à l’étage, le mot d’ordre est différent : à l’interphone, on leur demande de patienter. Les minutes passent et les contractions s’intensifient. « Sirine ne tenait plus en place », se remémore Lofti. « Une dame qui attendait m'a dit : “Monsieur, votre femme est sur le point d'accoucher’’. » Paniqué par les cris de sa compagne, l’homme fait le tour de l’étage pour trouver de l’aide. Il croise une sage-femme, accompagnée d’un couple. A la vue de Sirine, souffrant de contractions très douloureuses, la sage-femme aurait rétorqué « Je ne peux rien faire pour l’instant, il faut que je raccompagne cette femme et ce monsieur », assure Lofti.

Un bébé né la tête dans les WC

N’y tenant plus, Sirine demande à son mari de l’accompagner jusque dans les toilettes. « Pour la première fois de ma vie, j’ai baissé le pantalon de ma femme aux toilettes et là, elle a hurlé de douleurs », raconte Lofti. « J’ai entendu ma femme hurler comme je ne l’ai jamais entendu crier de ma vie. » Une sage-femme finit par arriver en courant, et déclenche le signal d’alarme. « Le bébé était déjà à moitié sorti, la tête dans les WC », se rappelle Lofti. « J’ai vu arriver huit personnes en panique. La sage-femme demandait une paire de ciseaux, mais personne n’était capable de lui donner la bonne paire. Je regardais sans pouvoir rien faire le film défiler devant mes yeux. » C’est donc dans les toilettes que l’accouchement a finalement lieu. Si le bébé se porte bien, Sirine écope cependant d’une déchirure du col de l’utérus, et sera opérée quelques heures après. « Après l’anesthésie générale, elle s’est évanouie dans la salle de bains car le personnel ne lui a pas proposé de bassin. C’est trop, c’est une deuxième erreur », s’indigne Lotfi, qui ne savait même pas qu’il s’agissait alors d’une anesthésie générale.

Un accouchement « en trombe » en 13 minutes

Accusé de négligence par le couple qui compte bien porter plainte pour “faute de soins”, l’hôpital se défend de tout défaut de prise en charge. Dans un communiqué, il souligne que « Mme Rebai a fait ce que l’on appelle un accouchement ‘‘en trombe’’, c’est-à-dire extrêmement rapide (ce qui n’est pas très rare pour un second accouchement) ». Loin de nier le fait que l’accouchement ait bien eu lieu aux toilettes, l’hôpital souligne en outre que la patiente « était déjà en train d’accoucher à son arrivée aux urgences. » Dans ce cas, pourquoi avoir attendu si longtemps pour la prendre en charge ? « On a fait le plus vite et le mieux possible », estime l’établissement. Une réponse très insuffisante pour Lofti, qui compte bien faire en sorte que ce genre d’incident ne se produise plus pour aucune femme dans cet hôpital.