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Maltraitance des enfants : des médecins mieux informés

Publié le par Christine Diego

La Haute Autorité de Santé (HAS) lance une campagne d’information nationale auprès des professionnels de santé pour qu’ils puissent mieux repérer, signaler et protéger les enfants des violences dont ils sont encore trop souvent victimes…

Pour la première fois, la Haute Autorité de Santé (HAS) met à disposition des professionnels de santé un outil sous forme de fiche mémo interactive leur permettant de repérer, déclarer et signaler plus facilement un cas de maltraitance d’enfant. En effet, à l’approche de la Journée internationale des droits des enfants le 20 novembre, la HAS rappelle l’importance du repérage et du signalement d’enfants victimes de violences par le corps médical (médecin traitant, interne aux urgences, médecin scolaire, PMI), qui souvent sous-estiment ce fléau par manque de formation et d’information sur le sujet. La HAS s’adresse tout d’abord aux médecins, qui sont souvent les seuls adultes que les enfants de moins de 3 ans vont croiser en dehors des membres de leur famille. Mais les médecins sont souvent démunis face un enfant maltraité. Ils n’osent pas faire un signalement par peur des représailles, ou parce qu’ils connaissent trop bien les parents, ou encore car ils sont mal formés pour reconnaître les premiers signes et ne savent pas auprès de quel organisme déclarer une suspicion de maltraitance. En France, les déclarations faites par les médecins, au sujet de signalement de maltraitance sur mineurs, seraient de l’ordre de 5 %. Ce chiffre est jugé minime par la HAS, au regard des dernières études épidémiologiques notamment celles d’Anne Tursz en 2013. Dans son enquête, elle a remis en cause le chiffre officiel de 17 homicides d’enfants de moins de un an déclaré sur une année par les services sociaux. Elle aurait elle-même répertorié près de 255 petites victimes dans le même temps. Anne Tursz a également insisté sur l’importance des facteurs psycho-affectifs des familles plus que le milieu socio-économique. La maltraitance, on le sait, touche tous les milieux sociaux. Depuis quelques années, elle constate que la grande prématurité peut être également un facteur de risque : « les bébés qui naissent si petits sont d’autant plus fragiles que bien souvent les parents n’ont pas le temps de créer l’attachement nécessaire lors des premières semaines qui suivent la naissance. Les bébés grands prématurés sont mis en couveuse, loin de leur mère ». Au final, 90% des enfants maltraités ne seraient pas protégés et deux enfants par jour succomberaient à de mauvais traitements. Le repérage précoce est donc décisif et peut sauver des vies.

Source : Haute Autorité de Santé