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Les enfants des pays en guerre : victimes collatérales des conflits

Publié le par Christine Diego

L’ONG "Human Rights Watch" dénonce, dans un rapport publié mercredi 27 juillet 2016, le sort dramatique que subissent les mineurs des pays en guerre, notamment en Syrie, en Afghanistan et en Irak…

Parfois sans chef d'accusation, parfois torturés sous prétexte d’être soupçonnés d’être en lien avec des groupes armés ou d’avoir participé à des conflits armés, des milliers d’enfants sont emprisonnés aux quatre coins de la planète. C’est ce que dénonce l'ONG "Human Rights Watch" (HRW) dans un rapport publié mercredi 27 juillet 2016. Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies doit débattre le 2 août prochain du statut des enfants dans les pays où existent des conflits armés, cette ONG des droits de l’homme veut rappeler que trop souvent ces mineurs sont détenus dans des conditions déplorables sans avoir bénéficié de l’assistance d’un avocat, et surtout, subissent des violences intolérables pendant leur détention. L’ONG a reçu de nombreux témoignages de familles, dont Mr Dahi-Al-Musalmani, l’oncle de Ahmad, 14 ans, arrêté en 2012 à un poste de contrôle alors que des soldats syriens avaient trouvé sur son téléphone des chansons "anti-Assad” (le président actuel de la Syrie). Malheureusement, l'adolescent succombera à ses blessures, en prison, après avoir été battu et torturé, rapporte l’ONG. L’association dénonce « des lois de contre-terrorisme trop larges et trop vagues adoptées en réponse aux groupes extrémistes tels que l’Etat islamique et Boko Haram et qui ont augmenté la détention d’enfants considérés comme des menaces à la sécurité », précise l’ONG HRW. Les témoignages sont accablants : bon nombre des enfants détenus n’ont aucun contact avec un avocat ou même avec leurs proches. Coups, malnutrition, viols, décharges électriques… ils sont torturés afin de les punir ou de leur arracher des aveux, parfois jusqu’à la mort. Pour arriver à ce constat édifiant, l’ONG s’appuie sur de précédents rapports des Nations unies, et s’est entretenue avec des dizaines d’anciens détenus dans six pays : Syrie, Afghanistan, République Démocratique du Congo, Irak, Israël et ses territoires palestiniens, Nigeria. Rien qu’en Syrie, 1.433 enfants ont été emprisonnés depuis le début du conflit en 2011 selon l’ONG Violations Documentation Center in Syria. Ils ne seraient que 436 enfants à avoir été libérés. En Irak, un jeune de 10 ans a raconté à l’ONG HRW que les forces de sécurité avaient maintenu sa tête près d’un pneu de voiture et l’avaient menacé de l’écraser s’il ne leur avouait pas où ses parents étaient cachés. Quant à la prison américaine de Guantanamo, située à Cuba, l’ONG rapporte que pas moins de quinze enfants y ont été détenus depuis 2002. Face à ces chiffres alarmants, l’ONG rappelle aux Etats de « cesser immédiatement tout recours à la détention d’enfants sans chef d’accusation ». Quant aux enfants accusés d’une infraction criminelle valide, HRW demande à ce qu’ils soient traités « conformément aux normes internationales de justice pour les mineurs », qui privilégient la réintégration plutôt que la détention.
Source : ONG Human Rights Watch

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