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Les châtiments corporels sont considérés comme plus acceptables selon le mot employé

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs américains ont démontré que l'acceptation d'un acte de châtiment corporel sur un enfant semble être influencée de manière significative par le mot utilisé pour le décrire.

Plusieurs mots existent pour qualifier les châtiments corporels destinés aux enfants. Ainsi, le vocabulaire employé n'est pas toujours le même, et cette différence aurait un impact sur la perception que peuvent avoir les parents et non parents sur l'importance de cet acte. De fait, il serait soi-disant moins grave de donner une "fessée" à son enfant ou de lui donner une "tape" que de le "battre" ou de le "frapper", bien que l'intention soit la même, expliquent des chercheurs de la Southern Methodist University.

En clair, certaines punitions corporelles seraient à tort jugées plus acceptables lorsqu'elles sont étiquetées avec un mot plus neutre, même s'il s'agit du même acte. "Nos résultats suggèrent que la façon dont la discipline de l'enfant est décrite peut altérer l'intensité implicite de l'action ou de dommages physiques, et ses conséquences, telles que le chagrin émotionnel", a déclaré Alan Brown, principal auteur de l'étude.

Le terme "fessée" est le plus accepté

Les chercheurs ont mené une expérience avec 672 personnes, avec ou sans enfants, qui ont lu des scénarios dans lesquels un enfant de 5 ans faisait une certaine bêtise (mentir, voler) et que la mère devait le punir. Les participants étaient invités à choisir la punition : une gifle, fessée, une tape, un coup... Résultat ? "Nous avons constaté que modifier le verbe utilisé pour décrire un acte de châtiment corporel peut changer la perception de son efficacité et l'acceptation de celui-ci", explique Alan Brown.

Lors de l'expérience, la “fessée” a en effet été choisie le plus souvent, alors que le “coup” n'a pas été cité. Pour changer la perception des châtiments corporels, les chercheurs conseillent de miser sur la sémantique utilisée pour qualifier la discipline chez les enfants. Ainsi, il faudrait éliminer les mots acceptés par les normes sociales malgré la violence qu'ils impliquent, comme le terme “fessée”. Une recommandation déjà émise par l'Unicef en 2014.