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Le chômage retarderait l’arrivée du premier enfant

Publié le par Hélène Bour

Selon une étude de l’Ined, le chômage retarde l’arrivée du premier bébé. La sécurité financière serait donc la condition sinequanone pour faire un premier enfant.

Si la crise économique de 2008 ne semble pas avoir affecté la fécondité des Français, le chômage semble en revanche retarder l’arrivée d’un premier enfant dans le foyer. C’est ce que révèle une étude publiée ce mercredi par l’Institut national d’études démographiques (Ined), qui s’est penché sur la question. Pour ce faire, l’Ined a suivi 10 079 hommes et femmes âgés de 18 à 79 ans, interrogés fin 2005 puis recontactés trois et six ans plus tard. Au total en 2005, 24 % des hommes et 38 % des femmes au chômage déclaraient souhaiter un premier enfant dans les trois ans, contre respectivement 43 et 53 % des actifs. Au bout de trois ans, 27 % des femmes n’ayant pas connu de période de chômage ont eu un enfant, contre seulement 6 % des femmes ayant été sans emploi. Chez les femmes, ce retard de projet bébé s’explique par l’attente d’une situation professionnelle plus stable. Pour les hommes, la période de chômage a davantage tendance à retarder la mise en couple que les projets d’enfants en eux-mêmes. En revanche, le chômage n’affecte pas la réalisation de projets d’enfants chez les couples déjà parents, et aucune différence significative de désir d’enfant n’a été trouvée entre chômeurs et actifs pour les parents ayant au moins un enfant.
En conclusion, si l’étude met bien en évidence un effet de la crise économique sur le « calendrier » de fécondité des Français, rien ne permet pour l’heure de dire si cela aura un effet visible et durable sur la démographie du pays. « Dans un contexte de forte prégnance du modèle de la famille à deux enfants et d’une politique sociale qui amortit les risques, on peut penser que l’effet du chômage sur la descendance finale reste limité », concluent les auteurs. Et rappelons que la France reste la championne de la fécondité en Europe avec un taux moyen égal à 1,98 enfant par femme en 2014.

Sources : AFP, ined.fr