Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

L’alimentation des enfants dépendrait du niveau social des parents

Publié le par Hélène Bour

Les goûts et les représentations des enfants en matière d’alimentation sont influencés par l’alimentation et la position sociale de leurs parents. C’est ce que révèle une enquête de l’Inra menée par une sociologue.

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai de quel milieu social tu viens. » Si les goûts, les couleurs varient d’un individu à l’autre et sont propres à chacun, ils seraient en partie influencés par la position sociale de la famille d’où l’on est issu. C’est ce que suggère une enquête de terrain menée par Christine Tichit, une sociologue de l’Institut national de recherche agronomique (Inra) de Versailles et publié le 12 novembre dans la revue Anthropology of Food. L’enquête menée en région parisienne auprès de 119 enfants âgés de 10 à 12 ans révèle en effet que leurs goûts et leurs représentations en matière d’alimentation sont influencés par le milieu social des parents. Premier constat : pour la majorité des enfants, le repas du soir est pris à table et à la maison, entre 19h et 20h. Et même si les parents ne sont pas toujours présents (horaires de travail décalés…), le fait de manger hors de table demeure rare. Chez les familles les plus favorisées, le repas du soir a tendance à se déstructurer, alors que les enfants des familles les moins favorisées sont plus assidus et dînent à table face à la télévision.
Du côté de l’assiette aussi, des divergences s’observent en fonction des classes sociales. Les enfants de familles populaires et/ou issues de l’immigration ancienne privilégient les plats populaires français comme le steak-frites, le poulet-frites ou encore le cordon bleu. Dans les milieux plus favorisés, les enfants ont exprimé des goûts plus « raffinés » et « diététiques » selon la sociologue. Quant aux enfants dont la famille a immigré récemment, ils préféreraient plutôt les plats traditionnels du pays d’origine de leurs parents.

Des différences jusque dans le vocabulaire alimentaire

L’étude souligne en outre que la façon de parler de son alimentation est différente en fonction de la classe sociale. Les enfants de migrants et de milieu populaire restituent plutôt le contenu de leur assiette « sous forme de menu en évoquant les aliments sous leur forme cuisinée ». A l’inverse, les enfants de milieu favorisé « tendent à décrire le contenu du repas à travers une liste succincte de produits, sans forcément les associer entre eux, parfois sous leur forme crue tendant à les réduire à leur valeur nutritive. » Ces derniers traduisent alors dans leurs discours les recommandations nutritionnelles dictées par leurs parents.

Source : inra.fr