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La manipulation d’embryons humains autorisée au Royaume-Uni

Publié le par Hélène Bour

Après la Chine, le Royaume-Uni se lance dans la manipulation d’embryons humains à des fins de recherche. On fait le point sur cette annonce.

L’Institut Crick Francis de Londres (Royaume-Uni) vient d’être autorisé à manipuler des embryons humains par la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA), qui l’a annoncé ce lundi dans la revue Science. Cette autorisation concerne l’utilisation de la méthode CRISPR-Cas9, qui permet d’identifier et de neutraliser les gènes défaillants dans l’ADN humain. Les scientifiques peuvent ainsi désactiver ou activer une maladie génétique, ce qui représente une grande avancée pour la recherche en génétique. « Nous avons approuvé la demande du docteur Kathy Niakan de l'Institut Francis Crick (de Londres) d'ajouter la possibilité de manipuler des embryons (humains) à son autorisation de recherche», a déclaré la HFEA, citée par l’AFP. « Mais il sera interdit d'utiliser les embryons pour les transplanter sur des femmes », a-t-elle tenue à préciser. La demande avait été déposée auprès de la HFEA en septembre dernier. Les chercheurs visent ici à étudier les gènes entrant en jeu lors de la formation des cellules du futur placenta, pour mieux comprendre pourquoi certaines femmes sont victimes de fausses couches. Les embryons humains utilisés par les chercheurs ne pourront cependant pas être implantés sur des femmes en vue de grossesses, afin d’éviter les dérives eugéniques.

Et ailleurs ?

En avril 2015, la Chine avait justement fait parler d’elle au sujet de cette méthode d’identification génétique. Une équipe de chercheurs avait en effet réussi à modifier un gène défectueux au sein de plusieurs embryons, gène qui était capable d’engendrer une grave maladie du sang. Cette première avait alors soulevé de grandes inquiétudes éthiques au sein de la communauté scientifique.

En France, si la recherche sur les cellules souches et embryons humains est autorisée depuis 2013, la technique CRISPR-Cas9 n’est pas encore autorisée. Pour l’heure, seul le diagnostic préimplantatoire (avant fécondation in vitro) permet aux couples porteurs de maladies génétiques de ne pas les transmettre à leur descendance.

Source : AFP