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Infertilité : des embryons humains survivent pendant 13 jours in vitro

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs britanniques sont parvenus à cultiver in vitro des embryons jusqu’à 13 jours, soit un jour avant la limite légale. Une prouesse pleine d’espoir, mais qui pose quelques questions éthiques.

C’est un nouveau record qui vient d’être franchi dans le domaine de la recherche sur les embryons humains. Des chercheurs de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) ont réussi à cultiver in vitro un embryon jusqu’à 13 jours, alors qu’ils ne survivaient jusqu’à maintenant que 7 à 8 jours hors de l’utérus. Ils ont cependant dû interrompre l’expérience avant le 14e jour, car au Royaume-Uni, c’est la limite légale de culture d’un embryon in vitro. Pour les scientifiques dont les travaux sont parus dans la revue Nature Cell Biology, cette réussite constitue un immense espoir. « Cette nouvelle technique nous donne une opportunité unique de mieux comprendre notre propre développement pendant les stades cruciaux (les tout premiers jours de la vie) et ce qui se passe par exemple lors d'une fausse-couche », note Magdalena Zernicka-Goetz, une des auteurs de l’étude. Elle rappelle ainsi que « l'impossibilité pour un embryon de s'implanter (dans l'utérus) est une cause majeure de fausses couches précoces ». Ces travaux prouvent par ailleurs qu’il existe une phase d’auto-développement de l’embryon humain qui est possible sans aucun contact avec les cellules maternelles de l’utérus. Pour autant, il est encore impossible de savoir si ces embryons de 13 jours auraient pu s’implanter dans un utérus, car ce type de recherche est encore interdit pour des raisons éthiques. Frustrée de ne pas pouvoir aller plus loin dans l’observation du développement embryonnaire, la professeure Magdalena Zernicka-Goetz aimerait voir repousser à 16 jours la limite de culture d’embryons humains in vitro. Sauf que la limite de 14 jours marque le début du stade de gastrulation, le stade primitif des mammifères où se mettent en place les plans de symétrie. « Proposer de repousser la limite de 14 jours ouvrirait-il la boîte de Pandore ou serait-ce une mine d'informations ? », s’interroge Robin Lovell-Badge, directeur du département de recherche sur les cellules souches et la génétique du développement de l'Institut britannique Francis Crick (Londres), interrogé par l'AFP. Une chose est sûre, la réponse est loin d’être tranchée.

Source : France Tv Info.