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Indemnisation record pour un enfant né handicapé

Publié le par Christine Diego

La Cour d’appel d’Aix-en-Provence a rendu sa décision : les parents d'un jeune garçon de 14 ans, né handicapé après avoir été privé d'oxygène à la naissance, vont recevoir une indemnisation record de 11 millions d'euros…

La somme record ne rattrapera pas tout. Mais pour les parents de Philippe, c’est la reconnaissance des fautes commises par l’obstétricien le 29 juillet 2000, jour de la naissance de leur fils, âgé aujourd'hui de 14 ans et lourdement handicapé. La Cour d’appel d’Aix-en-Provence vient en effet de d'accorder une indemnisation de 11 millions d’euros à cette famille en raison des défaillances médicales de l’obstétricien. Ce dernier avait déjà été reconnu coupable et condamné en 2012 pour « coups et blessures involontaires » et « altération frauduleuse de la vérité ». Le 29 juillet 2000, quand Sandrine Giardina arrive dans une clinique de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour accoucher, l'examen révèle une bosse séro-sanguine, une excroissance sur le crâne du futur bébé. L’obstétricien, gêné par cette anomalie n'arrive pas à bien déterminer la présentation de l'enfant in utero. Il insiste toutefois pour pratiquer une naissance par voie naturelle. L'accouchement s'engage mal. L’avocat de la famille parle alors de « négligences coupables ». Après avoir passé la nuit chez lui, le médecin revient à la maternité vers 6h30, et refuse toujours de pratiquer une césarienne. Le père témoigne: « il a tiré de toutes ses forces, provoquant un jet de liquide, comme s'il avait voulu faire rentrer de force une voiture de 2 m de large dans un garage de 1,50 m en la poussant avec un bulldozer. Il a dégommé notre enfant. Par orgueil et par incompétence». Une césarienne est finalement pratiquée en urgence, mais le mal est fait : l'enfant a souffert d'un grave manque d'oxygène entraînant des lésions cérébrales majeures. Loin de reconnaître ses erreurs, l'obstétricien trafiquera ensuite le dossier médical du petit Philippe. Aujourd’hui adolescent, il est handicapé cérébral et moteur à 100 %. Il ne peut même pas se nourrir tout seul et doit être alimenté par une sonde gastrique. Si sa maman prend acte de la décision judiciaire, elle attendait bien plus qu’un dédommagement financier : « j'ai longtemps attendu qu'il demande pardon à Philippe, j'étais prête à demander qu'il soit son parrain. Le fait de ne pas demander pardon est un manque d'éducation alors qu'il a cassé la vie d'une personne, d'une famille».

Source : Nice matin