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Hygiène : les sèche-mains à air diffuseraient trop de bactéries

Publié le par Hélène Bour

Les sèche-mains à diffusion d’air sont de nouveau incriminés dans une étude scientifique. Des chercheurs appellent à préférer les serviettes en papier, au moins dans le milieu hospitalier.

Bien qu’écologiques, les sèche-mains à jet d’air sont de plus en plus controversés dans le milieu médical et scientifique, du fait de l’hygiène. Très puissants, les nouveaux sèche-mains ont pour effet secondaire de diffuser de l’air ambiant en grande quantité, et de répandre ainsi des bactéries. Et c’est ce que confirme une nouvelle étude, parue dans le Journal of Hospital Infection.

 Menée dans un contexte réel, dans trois hôpitaux du Royaume-Uni, de France et d’Italie, l’étude a consisté à comparer le risque de contamination croisée dans les toilettes des hôpitaux selon que l’on utilise uniquement des serviettes en papier ou des sèche-mains à air. Et il est avéré que dans les trois hôpitaux testés, le nombre de bactéries présentes dans les toilettes était significativement plus élevé les jours où le séchage des mains était effectué avec un sèche-mains. Dans l’hôpital parisien testé, au moins cinq fois plus de bactéries ont été observées sur le sol des toilettes lors des jours d'utilisation des sèche-mains électriques.

 Les principales bactéries retrouvées étaient le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus, responsable de tout un éventail d’infections allant d’infections mineures de la peau à la septicémie, les entérocoques, dangereux pour les patients ayant un faible système immunitaire, et les entérobactéries, y compris Escherichia coli, pouvant entraîner une gastro-entérite comme une pneumonie ou une septicémie.

Si un individu adulte en parfaite santé pourra sans aucun doute se défendre face à ces germes, il n’en est pas forcément de même pour un patient dit “immunodéprimé”, pour un enfant en bas âge ou une personne âgée. Et c’est bien ce qui inquiète les chercheurs.

 “Le problème commence lorsque certaines personnes ne se lavent pas les mains correctement”, regrette le professeur Wilcox, co-auteur de l’étude. “Lorsque les gens utilisent un séchoir à jet d’air, les microbes s’envolent et se répandent dans les toilettes. En effet, le séchoir crée un aérosol qui contamine la pièce, y compris le sèche-mains lui-même et potentiellement les lavabos, le sol et les autres surfaces, en fonction de la conception du séchoir et de son emplacement”, explique-t-il, soulignant qu’à l’inverse, “les serviettes en papier absorbent l'eau et les microbes laissés sur les mains et, si elles sont éliminées correctement, le risque de contamination croisée est faible”. Les scientifiques appellent donc les autorités sanitaires à reconsidérer l’usage des sèche-mains à air pulsé, en particulier dans les établissements hospitaliers, où la population est plus vulnérable.

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