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Voici l’effet de la discrimination durant la grossesse sur le cerveau du futur bébé

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs se sont penchés sur l’influence de la discrimination de la femme enceinte sur le développement cérébral du futur bébé. Résultats.

Ça n’est un secret pour personne : être discriminé peut nuire à la santé, à commencer par la santé mentale. Mais ça n’est pas tout. Selon une nouvelle étude scientifique, parue dans la revue Neuropsychopharmacology (Source 1), le fait pour une femme enceinte de subir des discriminations pourrait affecter les circuits cérébraux de l’enfant qu’elle porte.

Ici, l’équipe de recherche a d’abord évalué le degré de discrimination, d’acculturation et de détresse ressenti par 165 jeunes femmes enceintes hsipaniques (âgées de 14 à 19 ans, donc adolescentes) et résidant à New York, à l’aide de questionnaires. Dans un second temps, les chercheurs ont réalisé des IRM pour évaluer la connectivité cérébrale de 38 nourrissons issus de ces grossesses.

« Cette analyse a regroupé les mesures du stress et de la dépression et a séparé les mesures de discrimination et d’acculturation en tant que variables distinctes », a tenu à préciser Dustin Scheinos, coauteur de l’étude. « Cela nous a montré que même si ces expériences de discrimination sont liées au stress et à la dépression, elles sont suffisamment distinctes pour que nous puissions examiner leurs effets uniques », a-t-il ajouté.

Une moins bonne connectivité entre deux régions du cerveau

Verdict : l’étude a permis de mettre en évidence des différences cérébrales chez les bébés dont les mères avaient été victimes de discrimination durant leur grossesse. Dans le détail, ces bébés présentaient une moins bonne connectivité entre l’amygdale (zone du cerveau associée au traitement des émotions) et une autre région du cerveau appelée le cortex préfrontal.

« Notre découverte correspond à ce que l’on s’attend à voir dans le cerveau des personnes touchées par des difficultés au début de la vie, que ce soit avant ou après la naissance » a déclaré le Pr Scheinost. Avec son équipe, il entend poursuivre les recherches pour comprendre pourquoi et comment cela se produit.

Du côté sociétal, ce type d’étude ne peut qu’encourager à la lutte contre les discriminations de toutes sortes, tant ce type de comportement est nuisible.