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Virus Zika et microcéphalies : des médecins incriminent un pesticide

Publié le par Hélène Bour

Dans un rapport, des médecins argentins et brésiliens soupçonnent un insecticide d’être lié à l’augmentation des cas de microcéphalie. On fait le point.

Dans un dernier et rendu public en France par Paris Match, des médecins brésiliens et argentins pointent du doigt un insecticide produit par une firme japonaise pour expliquer la hausse des cas de microcéphalie. Jusque-là, même si le lien doit encore être précisé scientifiquement, l’augmentation du nombre d’enfants nés avec une microcéphalie, caractérisée par un périmètre crânien anormalement petit, était attribuée au virus Zika. Proche de la dengue, ce virus est transmis par le moustique tigre lorsqu’il en est porteur. Chez la femme enceinte atteinte, le virus est fortement soupçonné d’entraîner des malformations crâniennes sur le fœtus et, a fortiori, sur l’enfant à naître.

Un insecticide utilisé pour tuer les larves du moustique

Pour les médecins à l’origine de ce rapport, les microcéphalies observées seraient plutôt causées par un insecticide, le pyriproxyfène. Ce dernier est déversé dans les réservoirs d’eau potable par les autorités depuis 2014 dans le nord-est du Brésil. Produit par Sumitomo Chemical, , cet insecticide est utilisé pour tuer les larves du moustique tigre et freiner ainsi l’épidémie du virus Zika. Or, selon les médecins, « les précédentes épidémies au virus Zika n’ont pas causé de malformations chez les nouveau-nés, malgré un taux d’infection de 75 % dans les pays concernés. » En outre, « d’autres pays comme la Colombie ne recensent pas de cas de microcéphalie, alors qu’ils déclarent beaucoup d’infections par le virus Zika. » Le rapport cite par ailleurs , une association brésilienne de santé collective, qui constate que sur 3 893 cas de malformation fœtale confirmés au 20 janvier 2016, 49 enfants sont morts et seuls 5 sont des cas confirmés d’infection au virus Zika.

Un débat qui va bon train en attendant le rapport de l’OMS

Si de nombreuses incertitudes demeurent, une chose est sûre, la polémique est lancée et n’est pas prête de s’essouffler, alors que le Brésil s’apprête à recevoir les Jeux Olympiques cet été. Pour l’heure, le virus Zika demeure l’hypothèse la plus supportée par la communauté scientifique pour expliquer les microcéphalies, d’autant que le virus a été . Pour le Pr Bruno Lina, virologue à Lyon, cité par Destination Santé, « l’utilisation de pesticides pour démoustication se fait depuis de nombreuses années dans d’autres régions du globe, y compris à la Réunion, sans qu’il n’ait été rapporté d’augmentation du nombre de cas de microcéphalie. » Pas facile en somme de s’y retrouver face aux flux d’arguments pour et contre ces deux théories. L’Organisation Mondiale de la Santé devrait trancher dans les semaines qui viennent grâce à un rapport approfondi.