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Une maman à la grossesse très risquée obligée de poursuivre le Texas pour pouvoir avorter

Publié le par Agathe de Fougerolles

Au Texas, une Américaine enceinte a appris que son foetus est atteint de trisomie 18. Si il décède avant le terme de la grossesse, elle pourrait devenir stérile ou mourir. Elle souhaite pouvoir avorter, dans un état où cela est interdit. 

Une Américaine de 31 ans, maman de deux enfants, souhaite avorter en raison d’une grossesse très à risque. Mais depuis l’été 2022, les femmes ne peuvent plus avorter librement aux États-Unis. En effet, la Cour suprême a cassé l’arrêt Roe v. Wade qui offrait cette liberté aux femmes depuis plus de 50 ans. La loi diffère selon les états et au Texas, les IVG sont interdites même en cas d’inceste ou de viol. La loi autorise seulement l’avortement en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère.

Jusqu’ici, les médecins étaient autorisés à déterminer cette urgence médicale et à pratiquer des avortements. Mais cette mesure est désormais entre les mains de la Cour suprême du Texas qui doit rendre sa décision. "Bien qu’il existe techniquement une exception médicale à l’interdiction, personne ne sait ce que cela signifie. Et l’État refuse de nous le dire", explique une avocate du Centre pour les droits reproductifs. Il faudra attendre mars 2024 pour que cette mesure soit légalement encadrée.

Sa vie en danger, les médecins ne peuvent rien faire

Kate Cox, la femme enceinte a donc lancé une action en justice contre l’État du Texas. Et pour cause, son fœtus est atteint de trisomie 18. Il risque de mourir avant l’accouchement. Et si la grossesse va jusqu’à son terme, il existe un risque élevé que le bébé soit mort-né ou décède quelques jours plus tard. Selon les analyses médicales effectuées, le fœtus présente des anomalies au niveau de la colonne vertébrale, de l’abdomen, du crâne et du cœur. Mais selon la plainte déposée, la femme enceinte est condamnée à attendre que son bébé meurt dans son ventre.

La femme enceinte ayant déjà subi des césariennes par le passé, il existe un risque élevé de rupture de l’utérus durant l’accouchement qui pourrait lui être fatal ou l’empêcher d’avoir d’autres enfants si une ablation de l’utérus s’avère nécessaire à sa survie. "J’essaie de choisir la meilleure option pour mon bébé et moi-même. Mais l’État du Texas nous fait souffrir tous les deux", a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter : "Je ne veux pas que la douleur et la souffrance qui ont marqué cette grossesse se poursuivent". Damla Karsan, sa gynécologue obstétricienne et co-plaignante indique être prête à mettre fin à la grossesse si la justice l'y autorise.