Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Un nouvel algorithme prédit le risque de diabète gestationnel

Publié le par Alexandra Bresson

Pour toute femme enceinte, une recherche de sucre dans les urines est prévue lors des consultations mensuelles de suivi de la grossesse pour dépister un diabète gestationnel. A l'aide d'un algorithme, des chercheurs ont découvert qu'il existe neuf facteurs de risques très importants dans ce domaine. A terme, son utilisation permettrait aux femmes concernées de prévenir l'apparition de la maladie en adoptant une bonne hygiène de vie le plus tôt possible.

Déjà utilisés pour améliorer le dépistage de certains cancers, les algorithmes informatiques peuvent aussi servir pendant la grossesse. Des chercheurs du Weizmann Institute of Science ont eu l'idée d'en créer un spécifiquement pour prédire lors des premiers stades de la grossesse, ou même avant la grossesse, quelles femmes courent un risque élevé de diabète gestationnel. Il s'agit d'un trouble de la tolérance au sucre avec augmentation de la glycémie (quantité de sucre dans le sang) plus ou moins importante. Cette anomalie de la tolérance au sucre est transitoire :  elle apparaît pendant la grossesse et disparaît après l'accouchement mais peut avoir des conséquences chez la mère et chez l’enfant.

Comme l'explique l'Assurance maladie, la survenue d'une hypertension artérielle gravidique et de pré-éclampsie est plus fréquente chez la femme ayant un diabète gestationnel, surtout en cas de surcharge pondérale. Une surveillance médicale accentuée est alors indispensable, car le risque de complications pour la mère et pour l'enfant s’accroît et peut se traduire par : un décollement du placenta, des troubles de la coagulation, une insuffisance rénale, un accouchement prématuré, un retard de croissance du fœtus... Pour la mère, le diabète de grossesse est aussi associé à un risque accru de césarienne, surtout en cas de surpoids ou d'obésité et à une récidive lors d’une prochaine grossesse.

Neuf paramètres permettent de poser un diagnostic fiable

Pour leur étude publiée dans Nature Medicine, les chercheurs ont analysé les données sur près de 600 000 grossesses, disponibles auprès de la plus grande organisation de santé d'Israël. « Notre objectif était d'aider le système de santé à prendre des mesures afin de prévenir la survenue du diabète pendant la grossesse. », explique le Pr Eran Segal, son auteur principal. En règle générale, le diabète gestationnel est diagnostiqué entre la 24e et la 28e semaine de grossesse, avec un test de tolérance au glucose, une hyperglycémie provoquée par voie orale, qui consiste à absorber une quantité standard de glucose. Le dépistage s’effectue par dosage de la glycémie une heure puis deux heures après l’ingestion.

Les chercheurs ont commencé par appliquer une méthode d'apprentissage automatique à partir de dossiers de santé étudiés, ceux de 450 000 grossesses chez des femmes ayant accouché entre 2010 et 2017. Le diabète gestationnel avait été diagnostiqué par des tests de tolérance au glucose dans environ 4% de ces grossesses. Après avoir traité plus de 2000 paramètres pour chaque grossesse, y compris les résultats des tests sanguins de la femme enceinte, ses antécédents médicaux et ceux de sa famille, l'algorithme des scientifiques a révélé que neuf paramètres étaient suffisants pour identifier avec précision les femmes qui présentaient un risque élevé de développer un diabète gestationnel.

Adopter une bonne hygiène de vie avant toute grossesse

Les neuf paramètres comprenaient l'âge de la femme, l'indice de masse corporelle (IMC), les antécédents familiaux de diabète et les résultats de ses tests de glycémie au cours des grossesses précédentes (le cas échéant). Pour s'assurer que les neuf paramètres pouvaient effectivement prédire avec précision le risque de diabète gestationnel, les chercheurs ont appliqué leur nouvel algorithme aux dossiers concernant environ 14 0000 grossesses supplémentaires qui n'avaient pas fait partie de l'analyse initiale. Les résultats ont permis de constater que les neuf paramètres en question ont bien pu aider à identifier avec précision les femmes qui ont finalement développé un diabète gestationnel.

« Ces résultats suggèrent qu'en demandant à une femme enceinte de répondre à seulement neuf questions, il serait possible de dire à l'avance si elle est à risque élevé de développer un diabète gestationnel. Et si ces informations sont disponibles dès le début de la grossesse ou même avant que la femme ne tombe enceinte il pourrait être possible de réduire son risque de diabète grâce à des mesures de style de vie telles que l'exercice et l'alimentation. », concluent les chercheurs. Par ailleurs ce test offre aussi un avantage pour les femmes identifiées par le questionnaire comme étant à faible risque de diabète gestationnel, qui sont alors épargnées par le coût et les inconvénients du test de glycémie.

Sujets associés