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Sages-femmes en grève : « Il manque un tiers des effectifs pour assurer la sécurité des mères et de leurs bébés »

Publié le par Véronique Bertrand

En septembre, les sages-femmes avaient organisé un week-end sans elles. Hier, jeudi 7 octobre, elles manifestaient. Quelles sont les raisons de leur mécontentement ?

Si chacune, chacun d’entre nous est là, c’est grâce à une sage-femme ! Nous avons tendance à l’oublier ! Les sages-femmes étaient 23 541 au 1er janvier 2021. Leur âge moyen : 41 ans, et 97 % des sages-femmes sont des femmes. Elles exercent pour 59 % d’entre elles en hôpital et 34 % sont libérales ou mixtes.

Trois grèves en un mois

Après juillet et septembre, voici octobre ! Les sages-femmes sont en grève pour la troisième fois. Et si, jusqu’à présent, elles avaient choisi d’effectuer leur travail en portant un brassard “en grève”, cette fois-ci elles ont changé d’attitude. Elles sont descendues dans la rue.

Quelles sont leurs revendications ?

Des revendications qui portent sur les conditions de travail. Elles ne sont pas assez nombreuses et pas assez bien rémunérées. Notre confrère “20 minutes” a interviewé des sages-femmes en colère, voici ce qu’elles disent : « Nous arrivons au point de rupture : il manque plus d’un tiers de l’effectif » ; « Les gardes s’enchaînent pour pallier ce manque de personnel, jusqu’à 16 gardes de 12 heures par mois, avec une alternance de jour et de nuit éreintante. De nombreuses fois, nous n’avons pas le temps de manger, ni de respirer ! » Dans ces conditions comment peuvent-elles assurer la sécurité des femmes qui accouchent et de leurs bébés ?

Un soutien des gynécos

D’ailleurs, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français soutient leur mouvement : « La santé maternelle et périnatale est directement menacée par cette offre de soin dégradée, et les perspectives à court et moyen termes ne permettent pas d’être optimistes. »

Que leur propose-t-on ?

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé une prime de 100 euros bruts pour les sages-femmes exerçant à l’hôpital, ainsi qu’une hausse de salaire de 100 euros nets par mois. Ce qui fait un total net de 183 euros. Les sages-femmes estiment le geste insuffisant. D’autant que le ministre de la Santé veut rallonger les années d’études d’une année. Ce qui en ferait 6 au total, pour démarrer sa carrière à 1 800 euros nets.

Mais ce qui chagrine surtout les sages-femmes, ce sont leurs effectifs. Ces derniers restent quantifiés sur un texte qui date de 1998. A cette époque, les sages-femmes n’avaient pas autant de tâches à réaliser.

Arriveront-elles à obtenir ce qu’elles veulent ? C’est à souhaiter pour la santé des futures mamans et de leurs bébés.