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Pourquoi les femmes enceintes ont tant intérêt à éviter les aliments ultratransformés

Publié le par Hélène Bour

Une étude dévoile une énième raison, s’il en fallait, de limiter sa consommation de produits ultratransformés durant la grossesse.

Ils sont décriés car bourrés d’additifs, de conservateurs et de grasses saturées, si bien qu’il est vivement conseillé de limiter leur consommation. Les aliments ultratransformés ne font pas vraiment partie d’une alimentation saine et équilibrée.

Emballé, c’est phtalaté

Mais s’ils sont particulièrement à éviter durant la grossesse, ça n’est pas seulement pour ce qu’ils contiennent au niveau nutritionnel. Dans une nouvelle étude, publiée récemment dans la revue Environmental International (Source 1), des chercheurs avertissent sur les dangers des aliments ultratransformés durant la grossesse, du fait des contenants utilisés pour les conserver.

L’étude indique en effet que les phtalates, cette famille de produits chimiques associés au plastique, peuvent se disséminer dans les produits ultratransformés via leur emballage, ou même via les gants des personnes qui les manipulent avant de les mettre en vente. Une fois consommés par une femme enceinte, ces mêmes phtalates peuvent pénétrer dans la circulation sanguine, puis, via le placenta, atteindre le fœtus. In fine, cette exposition accrue aux phtalates pourrait augmenter le risque de petit poids à la naissance, de naissance prématurée et de troubles de la santé mentale chez l’enfant à naître (trouble du spectre autistique et TDAH, notamment).

Une association nette

L’analyse a ici porté sur les données d’une cohorte américaine comprenant 1 031 femmes enceintes suivies à Memphis (Tennessee) entre 2006 et 2011. Les niveaux de phtalates ont été mesurés dans les échantillons d’urine collectés lors du deuxième trimestre de grossesse.

Les chercheurs ont découvert que les aliments ultratransformés représentaient 10 à 60 % de l’alimentation des participantes, soit une moyenne de 38,6 %. Chaque hausse de 10 % de la proportion d’aliments ultratransformés a été associée à une concentration supérieure de 13 % de phtalate de di (2-éthylhexyle), l’un des phtalates les plus courants et les plus nocifs.

Que faire en attendant des mesures d’interdiction ?

Les auteurs de l’étude précisent que toutes les étapes de fabrication des aliments ultratransformés peuvent être contaminantes : les gants des employés manipulant les denrées, mais aussi les ustensiles de cuisine, les récipients de stockage, les emballages de service etc. Si on prend l’exemple de frites servies dans un fast-food, par exemple, cela va donc des gants aux récipients où sont stockées les huiles de fritures, aux cuves de cuisson, sans oublier bien sûr l’emballage final. Même chose pour un plat préparé vendu en grandes surfaces, souvent emballé dans du plastique.

Loin de vouloir blâmer les futures mamans, qui font comme elles peuvent pour s’alimenter avec leurs contraintes (budget, habitudes alimentaires, contraintes géographiques), les chercheurs en appellent aux autorités de santé et de sécurité alimentaire.

« Ici, nous ne blâmons pas la personne enceinte », a déclaré Brennan Baker, principal auteur de l’étude, dans un communiqué (Source 2). « Nous devons appeler les fabricants et les législateurs à proposer des produits de remplacement, et des qui ne seraient pas encore plus nocifs. »

En attendant que des mesures soient prises pour protéger les consommateurs, les scientifiques conseillent aux femmes enceintes d’éviter autant que possible les aliments ultratransformés, et de leur préférer les ingrédients bruts : fruits et légumes frais, viandes maigres etc. La lecture des étiquettes est également judicieuse : on fuira face à un produit à la liste d’ingrédients à rallonge et incompréhensible. Plus courte est la liste d’ingrédients, mieux c’est, même lorsqu’il s’agit d’un aliment a priori sain, telle qu’une barre de céréales.

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