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Pilule du lendemain : un sujet encore tabou pour les femmes, selon une étude

Publié le par Jérémy Puech

Si les femmes ont de plus en plus recours à la contraception d'urgence, force est de constater que le sujet reste encore tabou, comme le révèle une nouvelle étude.

Le chiffre est pourtant significatif : en 2023, près de quatre femmes âgées de 15 à 49 ans sur dix (38%) déclarent avoir déjà pris la pilule du lendemain au cours de leur vie, contre 24% en 2010, 14% en 2005, et 9% en 2000. Pourtant, une nouvelle étude* révèle qu'un tiers des Françaises (33%) la voient comme "une pilule que l’on a honte de prendre". Un sentiment davantage ressenti par les 25-34 ans (38%). Petit paradoxe, la grande majorité des femmes (68 %) a assuré demander cette contraception d’urgence facilement à leur pharmacien, soit 9 points de plus en dix ans. Par ailleurs, un quart d’entre elles confie même avoir déjà évoqué le sujet avec leur médecin traitant ou leur gynécologue.

Près de 3 femmes sur 10 ne préviennent pas leur partenaire

En revanche, témoin de la gêne que représente la contraception d’urgence, près de trois femmes sur dix (27%) ne préviennent pas leur partenaire en cas de recours à la pilule du lendemain. Et lorsque les hommes sont au courant, seulement plus d'un tiers (36%) les suivent dans la démarche. A noter toutefois, des disparités en fonction des générations, les hommes de moins de 25 ans informés de la situation par leur partenaire l'accompagnent (39%) ou se rendent même en solo à la pharmacie (20%).

Les femmes mal informées

Chiffre plus inquiétant livré par l’étude, 66 % femmes ne sont pas au courant que la contraception d’urgence est gratuite et sans avance de frais, pour toutes, depuis le 1er janvier 2023. Autre résultat qui témoigne du manque d’information sur le sujet : 7 femmes sur 10 « ignorent qu’il existe une contraception d’urgence efficace jusqu’à 5 jours après le rapport sexuel mal ou non protégé ». Enfin, près de 4 femmes interrogées sur 10 ne savent pas que la pilule du lendemain est moins efficace après 24h après le rapport à risque.

Pour rappel, il est important de prendre la pilule du lendemain le plus rapidement possible après le rapport sexuel non-protégé, dès les premières heures si possible. Dans l'idéal, il faut la prendre dans les douze heures qui suivent le rapport sexuel non-protégé. La durée d'utilisation de la pilule du lendemain dépend ensuite du médicament délivré :

  • le lévonorgestrel (Norlevo®) dans un délai maximal de 72 heures (soit 3 jours) après le rapport sexuel
  • l'acétate d'ulipristal (Ellaone®) dans un délai maximal de 96 heures (soit 5 jours) après le rapport

*Etude réalisée en ligne par l'Ifop pour Biogaran, du 20 au 24 juillet 2023, auprès d’un échantillon de 1.050 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 15 ans et plus.

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