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L'Ordre des sages-femmes alerte sur un été à hauts risques

Publié le par Marion Bellal

Plusieurs organisations professionnelles de sages-femmes ont tiré la sonnette d'alarme, avant un été qu'elles jugent dangereux pour les patientes et les nouveau-nés.

« Sans réaction des autorités, l'été 2021 pourrait être dramatique ». Ce message alarmant a été lancé par l'Ordre des sages-femmes jeudi 8 juillet, en réaction au manque de professionnels dans les maternités : sages-femmes et maïeuticiens. Pour l'organisation, ce sont les patientes et les nouveau-nés qui vont se retrouver en danger si des mesures ne sont pas prises rapidement.

Pénurie de professionnels dans les maternités

En effet, les maternités sont désertées par les sages-femmes et les maïeuticiens. En dix ans, il y en a 14 % de moins qui exercent dans les CHU. Ces 14 % se sont tournés vers le libéral, qui leur permet d'exercer leur profession dans de meilleures conditions. Dans les hôpitaux, les responsabilités sont bien plus importantes, pour un rythme, notamment de gardes, beaucoup plus soutenu et un salaire plus bas en moyenne. Après cinq ans d'études, les sages-femmes et maïeuticiens exerçant dans le public sont rémunérés 1 400 euros nets en début de carrière, avec des contrats précaires. Lors du Ségur de la santé, il ne leur a été accordé qu'une prime de 183 euros nets par mois, soit la même que celle des personnels non-soignants. Alors que 20 % des sages-femmes travaillent en libéral à ce jour, l'outil statistique de Santé publique France estime que cette part correspondra à 70 % d'ici 2030. 

Des maternités fermées : patientes et nouveau-nés en danger

Par ailleurs, l'été sera d'autant plus critique pour les maternités publiques et privées qu'en plus des traditionnels congés d'été, les nouveaux diplômés et les nouvelles diplômées ne sont pour la première fois pas assez nombreuses et nombreux pour compenser et prendre la relève, préférant donc le libéral. Environ 120 000 naissances sont pourtant attendues en France pour l'été. Si la situation ne s'améliore pas, des maternités et des services de grossesses pathologiques vont être obligées de supprimer des lits, voire de fermer. C'est déjà le cas du service de grossesses pathologiques de l'hôpital d'Anthony (Hauts-de-Seine), qui est pourtant la première maternité d'Île-de-France, et de l'unité physiologique de naissance de l'hôpital de Châteauroux (Indre), qui fermeront pour l'été.

La pénurie concerne toute la France, l'Ordre des sages-femmes recevant des alertes de Lyon, Nantes, Montpellier, Arras... « Les effectifs réduits ne permettent plus de garantir la sécurité des patientes », insiste l'Ordre des sages-femmes. Selon une enquête publiée en 2020 par le Collège national des sages-femmes, 42 % des cliniciennes souffriraient de burn-out. La clé pour en sortir, selon les collectifs professionnels ? Une meilleure reconnaissance du métier et de ses responsabilités, et une revalorisation des salaires pour attirer les jeunes diplômés. 

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