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Les mortinaissances sont plus fréquentes si le diabète pendant la grossesse n'est pas diagnostiqué

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs britanniques recommandent à toutes les femmes enceintes de bien veiller à se faire dépister un éventuel diabète gestationnel, car celles qui sont concernées sans le savoir sont beaucoup plus susceptibles de faire l'expérience de mortinaissance. Cette maladie peut en effet avoir de graves conséquences sur la santé de la mère et de l'enfant si elle n'est pas bien prise en charge.

Le diabète gestationnel survient chez la femme enceinte vers la fin du 2e trimestre et peut durer le temps de la grossesse ou être révélateur d'un diabète antérieur. Comme l'explique la Fédération Française des Diabétiques « s’il y a un risque accru de diabète pendant la grossesse, c’est qu'elle est par nature diabétogène, car il existe pendant cette période un état d’insulinorésistance qui va s’aggraver progressivement. Dans tous les cas, le diabète gestationnel doit être bien surveillé et traité car il comporte un risque pour la mère comme pour l’enfant. » C'est pourquoi lors de toute grossesse, une recherche de sucre dans les urines est prévue lors de la première consultation et du suivi mensuel.

Des chercheurs britanniques mettent en garde sur le fait que trop de femmes enceintes qui en sont atteintes ne sont pas diagnostiquées, ce qui les expose à terme à un risque de mortinaissance, soit la mort d'un enfant près du terme de la grossesse selon l'OMS*, deux fois plus élevé par rapport aux femmes qui ne sont pas concernées. Car les risques pour l'enfant sont importants, étant donné que le glucose en excès chez la mère est transmis au fœtus : la conséquence principale se trouve être le poids élevé du nouveau-né qui peut entraîner un accouchement difficile. Pour venir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé les symptômes et soins de 291 femmes ayant connu une mortinaissance, à 733 femmes qui avaient accouché normalement dans 41 maternités anglaises.

Pourquoi un suivi sur le long terme s'impose

Ils ont découvert que toutes les femmes incluses dans l’étude avec une glycémie élevée, mesurée après une période de jeûne, avaient en moyenne deux fois plus de risque d’avoir un enfant mort-né que les femmes sans affection. « La bonne nouvelle est que les femmes atteintes de diabète gestationnel n'ont pas de risque plus élevé de mortinatalité si les directives en matière de dépistage, de diagnostic et de prise en charge sont suivies. La mauvaise nouvelle est que ce n'est pas toujours le cas. », explique le Dr Tomasina Stacey, qui a dirigé l'étude. Il est notamment connu que certaines femmes sont plus à risque comme celles en surpoids, avec des antécédents familiaux de diabète ou âgées de plus de 35 ans.

L’origine ethnique de la mère doit aussi être prise en compte car les femmes d’origine caucasienne ont un risque plus faible que celles originaires du Maghreb, d'Afrique ou d’Asie. Or, les chercheurs affirment que parmi les participantes à l’étude, seules 74,3% des femmes ayant un indice de masse corporelle élevée avaient subi un dépistage du diabète gestationnel et seules 74,7% des femmes de groupes ethniques d'Asie du Sud ou des Caraïbes. « On ne voit pas bien pourquoi certaines femmes n'ont pas été diagnostiquées, mais cela doit être amélioré. Il est important de dépister toutes les femmes présentant des symptômes afin qu'elle puisse recevoir les soins et le soutien appropriés. », concluent les chercheurs.

Selon l'Assurance maladie, le diabète gestationnel concernait 8 % des grossesses en France métropolitaine en 2012 contre 3,8% en 2004. Et selon celle-ci, « la présence de plus en plus fréquente de certains des facteurs de risque (notamment l'âge des femmes enceintes ≥ 35 ans et le surpoids) confirme une tendance allant vers une augmentation du nombre de cas. » Il est par ailleurs important de mettre en place chez les mères concernées un suivi pendant au moins 25 ans car le risque de diabète de type 2 est multiplié par 7, et le risque cardio-vasculaire (maladies du cœur et des artères) par 1,7. Pour l'enfant, il existe un risque de complications métaboliques à long terme comme un diabète modéré.

*Organisation mondiale de la santé

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