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La vaccination contre la Covid-19 n'endommage pas le placenta pendant la grossesse

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs ont publié une étude qui s'ajoute aux preuves croissantes que les vaccins anti-Covid avec la technologie de l’ARN messager, ceux de BioNtech/Pfizer et Moderna, sont sans risque pendant la grossesse. Ces derniers n'ont constaté aucun dommage sur le placenta de femmes vaccinées aux Etats-Unis au troisième trimestre.

Les vaccins contre le SARS-CoV-2 ont été approuvés pour une utilisation d'urgence, mais il se trouve que les femmes enceintes ont été exclues des essais cliniques qui ont conduit à leur autorisation, par principe de précaution. De nombreuses études publiées au fur et à mesure des campagnes de vaccination pallient ce manque de données, et indiquent que concernant les vaccins à ARN messager (Pfizer/BioNTech ou Moderna), la fréquence des effets indésirables locaux et systémiques chez les futures mères est similaire à ce qui est observé au sein de la population générale. Par ailleurs, les données ne mettent pas non plus en évidence de risques pour la femme enceinte et le futur enfant à ce jour.

Un constat confirmé par une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Northwestern University publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology. Ces derniers se sont particulièrement intéressés aux placentas de patientes ayant reçu le vaccin COVID-19 pendant leur grossesse, et n'ont trouvé aucune preuve de blessures. « Le placenta est comme la boîte noire dans un avion. Si quelque chose ne va pas avec une grossesse, nous voyons généralement des changements dans le placenta qui peuvent nous aider à comprendre ce qui s'est passé. », explique le principal auteur de l'étude, le Dr Jeffery Goldstein. « D'après ce que nous pouvons dire, le vaccin COVID ne l'endommage pas. »

« D'après ce que nous pouvons dire, le vaccin COVID n’endommage pas le placenta. », assure le Dr Jeffery Goldstein, principal auteur de l’étude.

Un système immunitaire renforcé sans impact sur le placenta

À la connaissance des auteurs, il s'agit de la première étude à examiner l'impact des vaccins à ARN messager sur le placenta. « Nous avons atteint un stade de la distribution où nous constatons une réticence à la vaccination, et cette hésitation est prononcée chez les femmes enceintes. », ajoute la co-auteure de l'étude, la Dre Emily Miller. « Notre équipe espère que ces données, bien que préliminaires, pourront réduire les inquiétudes concernant le risque du vaccin pour la grossesse. » Les chercheurs ont recueilli des placentas de 84 patientes vaccinées et 116 patientes non vaccinées ayant accouché au Prentice Women's Hospital de Chicago et les ont examinés au microscope après la naissance.

La plupart des patientes ont reçu les vaccins Moderna ou Pfizer lors de leur 3e trimestre de grossesse (à partir de la 28e semaine de grossesse), et d'après les résultats, ces femmes ont montré des réponses anticorps robustes, et ce sans aucune preuve de lésions placentaires provoquées par le vaccin. En avril dernier, cette même équipe de scientifiques avait publié une étude montrant que les femmes enceintes fabriquent des anticorps contre le COVID-19 après la vaccination et les transfèrent avec succès au fœtus. « Jusqu'à ce que les nourrissons puissent se faire vacciner, leur seul moyen d'obtenir des anticorps contre la maladie c'est via leur mère. », ajoute le Dr Jeffery Goldstein.

« Jusqu'à ce que les nourrissons puissent se faire vacciner, leur seul moyen d'obtenir des anticorps contre le Covid-19, c'est via leur mère. », assure le Dr Jeffery Goldstein.

Par ailleurs, « aucune augmentation de l'incidence des signes caractéristiques de l'infection par le SARS-CoV-2 pendant la grossesse n'a été observée » ni « aucune preuve de dégradation déclenchée par le vaccin de la tolérance immunologique maternelle du fœtus » ajoute l'étude. Les chercheurs ont en effet voulu éclaircir un autre point, à savoir qu'Internet et les réseaux sociaux ont pu amplifier la crainte que le vaccin puisse déclencher une réponse immunologique qui pousse l'organisme de la mère à rejeter le fœtus. « Mais ces résultats nous amènent à croire que cela n'arrive pas. », conclut le Dr Jeffery Goldstein. Pour rappel, les femmes enceintes à partir du 2e trimestre de grossesse sont, depuis le 3 avril 2021, prioritaires dans l’accès aux vaccins à ARNm.

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