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La pollution atmosphérique favorise une croissance anormale du fœtus

Publié le par Alexandra Bresson

Les pics de pollution aux particules fines sont de plus en plus fréquents et intenses, et des chercheurs affirment que les effets concernent aussi le fœtus, puisque les femmes enceintes qui y sont exposées ont plus de risques de présenter une grossesse où sa croissance est anormale.

La pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé. Les polluants les plus nocifs sont notamment les matières particulaires, le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre. Les femmes enceintes et jeunes enfants font partie des populations sensibles qui doivent éviter le plus possible d'y être exposés, notamment lors de pics de pollution. Des chercheurs de l'École de santé publique de Yale affirment dans une récente étude qu'il existe bel et bien un danger pendant la grossesse, puisque les futures mères exposées à un niveau élevé de certains polluants atmosphériques présenteraient un risque de croissance anormale du fœtus.

Les résultats, publiés dans l'International Journal of Epidemiology, étaient basés sur les données recueillies auprès de plus de 8 000 femmes à Lanzhou, en Chine, de 2010 à 2012. Les chercheurs ont déclaré que, à leur connaissance, il s'agit de la première étude de ce type menée dans des zones à très haut niveau de pollution de l'air. « Il y a un manque d'études sur l'association entre la pollution de l'air et la croissance fœtale », a déclaré le Pr Yawei Zhang. « Nous avons analysé des données pour étudier l'hypothèse selon laquelle l'exposition à des niveaux élevés de PM10 (particules fines de 10 microns de diamètre) pendant la grossesse augmente le risque de croissance fœtale anormale. »

Un risque de surcroissance du périmètre crânien

Le but était de déterminer si et comment les femmes enceintes pourraient se protéger contre d'éventuels polluants. Pour cela, les scientifiques ont collecté la concentration moyenne quotidienne de PM10 des stations de surveillance gouvernementales à Lanzhou. Les lieux de domicile et de travail des femmes enceintes ont été recueillis, et les chercheurs ont ainsi pu calculer les concentrations quotidiennes de PM10 en intégrant ces deux adresses pour chaque participante. Avec des échographies, dont le but était de mesurer quatre paramètres de croissance fœtale, ils ont ainsi examiné les associations entre toutes ces données et le risque de croissance anormale du fœtus.

Les résultats ont mis en évidence un lien entre un niveau élevé d'exposition à un mélange de polluants provenant de fumées d'automobiles, du milieu industriel et d'activités de construction, avec un risque de surcroissance du périmètre crânien du fœtus. « Nos résultats ont d'importantes implications dans le domaine de la santé publique. Ils appellent de futures études, afin d'identifier précisément les mécanismes sous-jacents et les conséquences postnatales de nos découvertes », ajoute le Pr Yawei Zhang. « Nous allons répliquer ces résultats en étudiant une autre cohorte de naissances et nous continuerons à identifier les individus les plus exposés aux méfaits de la pollution de l'air. »

En attendant, les chercheurs recommandent aux femmes enceintes de réduire leurs activités de plein air pendant les jours où la pollution de l'air est particulièrement élevée. En France, le ministère de la Santé recommande lui aussi d'éviter les activités physiques et sportives intenses, autant en plein air qu’à l’intérieur et de reporter les activités qui demandent le plus d’effort. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 80% des gens vivant dans des zones urbaines où la pollution atmosphérique est surveillée sont exposés à des niveaux de qualité de l’air ne respectant pas les limites fixées par cette dernière. Néanmoins, dans les pays à revenu élevé, ce pourcentage tombe à 56%.