La main sur son bas-ventre arrondi, une femme enceinte, le visage pâle, est évacuée sur un brancard. En arrière-plan, les décombres de la maternité de Marioupol en Ukraine, bombardée quelques minutes plus tôt. C’était le 9 mars 2022. Quelques jours plus tard, on apprenait le décès de la jeune femme et de son bébé mort-né. La photo elle, est devenue le symbole du martyre de Marioupol et a fait le tour du monde.
L’absurdité et l’horreur de la guerre
L’image, prise par l’Ukrainien Evgeniy Maloletka, a remporté, jeudi 20 avril, le premier prix du World Press Photo. Ce cliché pris par le photographe de l’agence Associated Press (AP) « capture l’absurdité et l’horreur de la guerre » et « met en lumière le meurtre des futures générations d’Ukrainiens », a déclaré le jury du plus prestigieux concours de photojournalisme. « Pour moi, cette image, c’est l’image que je veux oublier. Mais je ne le pouvais pas », a raconté le photographe. « J’espère que tout le travail que nous avons fait aidera d’une manière ou d’une autre les gens à comprendre. Peut-être qu’il sera utilisé dans un dossier contre les crimes de guerre russes », a-t-il ajouté.
Photo de l'année/ #worldpress2023. L'image de cette femme enceinte évacuée d'une maternité pendant le siège de Marioupol remporte le premier prix
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) April 20, 2023
Crédit: Evgeniy Maloletka pour Associated Press pic.twitter.com/BcYBGbwiXs
Selon Kiev, la ville de Marioupol a été à 90 % détruite, et au moins 20 000 personnes y ont péri. L’Union européenne a qualifié son siège de « crime de guerre majeur ».