La cause des nausées de grossesse enfin identifiée dans une nouvelle étude

Qui a déjà expérimenté les nausées de grossesse sait à quel point ce symptôme peut être gênant au quotidien. Hélas, hormis quelques petites astuces, il est souvent difficile de s’en débarrasser tant elles semblent inhérentes à l’état de grossesse.

Une nouvelle étude pourrait bien, à l’avenir, changer la donne. Publiée ce 13 décembre 2023 dans la revue Nature (Source 1), elle indique qu’une hormone produite par le fœtus, appelée facteur de différenciation de croissance 15, ou GDF15, est à l’origine des nausées et vomissements de la grossesse. La sensibilité de la future maman à cette hormone a aussi un rôle à jouer dans l’apparition et l’intensité de ces nausées, expliquant pourquoi certaines femmes en souffrent davantage que d’autres.

Rappelons que si les nausées de grossesse concernent une grande majorité de femmes enceinte, la forme la plus grave, appelée hyperémèse gravidique ne touche que 2 % d’entre elles mais peut conduire à de graves complications (perte de poids, déshydratation) conduisant à une hospitalisation.

Ici, cette nouvelle étude révèle le rôle jusqu’alors méconnu de la sensibilité de la femme enceinte à cette hormone. Les chercheurs ont en effet montré que le degré de nausées et de vomissements qu’une femme ressent pendant sa grossesse est directement lié à :

• la quantité de GDF15 produite par la partie fœtale du placenta et envoyée dans sa circulation sanguine ;
• sa sensibilité individuelle à l’effet littéralement nauséabond de cette hormone.

Notons que ce facteur de croissance GDF15 est produit en faibles quantités dans tous les tissus, même hors grossesse. Ce que les chercheurs ont par ailleurs constaté, c’est que la sensibilité de femme enceinte à cette hormone pendant la grossesse dépend de la quantité à laquelle elle a été exposée avant la grossesse.

Ces résultats suggèrent ainsi qu’être davantage exposée à cette hormone avant une grossesse pourrait atténuer les nausées une fois enceinte. Une façon en quelque sorte de préparer et d’habituer le corps à cette hormone, pour qu’il la supporte mieux ensuite, une fois la grossesse commencée. Une autre approche envisagée par les chercheurs serait de réduire les taux de GDF15 durant la grossesse, car, d’après leurs expérimentations, réduire les niveaux de ce facteur de croissance serait sans danger tant pour le fœtus que pour la future maman.

Pour l’équipe de recherche, la prochaine étape consistera à tester ces hypothèses de traitement, notamment auprès de femmes atteintes d’hyperémèse gravidique.

“J’espère que maintenant que nous comprenons la cause principale de l’hyperémèse gravidique, nous sommes sur le point de développer des traitements efficaces pour empêcher d’autres mères de vivre ce que moi et beaucoup d’autres femmes avons vécu”, a conclu Marlena Fejzo, la première auteure de l’étude, dans un communiqué (Source 2).