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Interdiction de l’IVG aux États-Unis : les témoignages poignants de ces femmes auxquelles on a refusé l’avortement

Publié le par Guillaume Botton

Face à l’interdiction d’avorter au Texas et aux risques judiciaires encourus, certains médecins ont choisi de ne pas interrompre des grossesses très compliquées. Après avoir porté plainte, les femmes concernées ont témoigné de leur calvaire devant un juge.

Elles s’appellent Amanda ou Samantha. Comme 11 autres plaignantes, ces femmes ont un point commun : un avortement leur a été refusé au Texas, malgré de graves complications durant leur grossesse. Le 19 juillet, elles ont toutes témoigné lors d’une audience dans un tribunal d’Austin, ayant porté plainte contre cet État américain.

Elles ont saisi la justice texane pour demander une clarification des « exceptions médicales » aux lois interdisant désormais l’avortement dans cet État. Selon elles, ces exceptions sont définies de manière trop floue, ce qui dissuade les médecins de pratiquer un avortement. En cas d’avortements illégaux, les médecins risquent en effet jusqu’à 99 ans de prison…

Septicémie et perte d’une trompe de Fallope

L’histoire d’Amanda, venue témoigner à la barre, fait froid dans le dos. À seulement 18 semaines de grossesse, elle perd les eaux. Son médecin est formel : la fausse couche est inévitable. Seulement, il préfère ne pas provoquer l’accouchement, car cela pourrait être considéré comme un avortement illégal. Trois jours plus tard, l’autorisation d’avorter est accordée. Mais trop tard. Amanda a, entre-temps, fait une septicémie (infection du sang potentiellement mortelle) et a été hospitalisée plusieurs jours en soins intensifs. Cette infection a entraîné la perte d’une de ses trompes de Fallope.

Samantha, elle, a perdu sa fille 4 heures seulement après son accouchement. Tout sauf une surprise, malheureusement. Un diagnostic d’anencéphalie – une malformation du crâne et du cerveau - avait été posé lors de la grossesse et elle savait que son bébé ne survivrait pas. Malgré cela, l’avortement lui avait été, également, interdit.

Au Texas, une loi anti-IVG ultra-restrictive

Depuis juin 2022 et une décision de la Cour Suprême permettant aux États de légiférer eux-mêmes sur l’avortement, une quinzaine d’entre eux a adopté des lois ultra-restrictives ou a rendu l’avortement illégal sur leur sol. Concernant le Texas, toutes les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont interdites et ce, à n’importe quel stade de la grossesse et peu importe le contexte (même en cas d’inceste ou de viol par exemple).

Seule exception : un cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère.