Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Inhibition de la montée de lait : moins de médicaments, plus de méthodes naturelles

Publié le par Alexandra Bresson

La revue médicale Prescrire indique que depuis 2014, l'utilisation des médicaments agonistes dopaminergiques pour freiner la montée de lait après l'accouchement a diminué, suite à des mesures prises en raison de nombreux effets indésirables.

La montée laiteuse est un phénomène physiologique qui se produit chez les femmes dans les jours suivant l'accouchement. le Collège National des Sages-Femmes de France (CNSF), 30% des femmes, pour des raisons personnelles ou médicales, ont recours à un allaitement artificiel, et ces femmes se voient alors proposer plusieurs solutions pour inhiber la montée de lait. Sur le sujet, la revue médicale Prescrire indiquant que le recours à des médicaments spécifiques pour freiner la montée de lait était auparavant la principale méthode utilisée (95 %) mais que celui-ci tend à diminuer depuis 2014, en raison des effets indésirables qui leur sont attribués.

Les médicaments en question sont de la famille des agonistes dopaminergiques : la bromocriptine, la dihydroergocryptine et la cabergoline. La bromocriptine agit par exemple en freinant la libération d’une hormone qui intervient dans la montée de lait après l’accouchement, la prolactine. Mais en 2013, l'ANSM* fait savoir que son utilisation a été associée à la survenue d’effets indésirables rares mais parfois graves, cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde et hypertension artérielle), neurologiques (convulsions) et psychiatriques (hallucinations, confusion mentale), en raison notamment du non-respect de la posologie ou des contre-indications.

« Il est possible de faire sans ces médicaments »

Selon la revue Prescrire, « ces effets indésirables ont une gravité disproportionnée par rapport à l'inconfort mammaire qu'ils réduisent. » Celle-ci rappelle que « courant 2014, en raison de ces effets indésirables, l'utilisation de la bromocriptine a été restreinte aux situations où l'allaitement doit être arrêté pour raisons médicales. » Une recommandation qui a été plutôt bien suivie, comme le montrent les chiffres basés une étude réalisée par le Centre de pharmacovigilance de Lyon auprès de 183 maternités françaises. L'étude en question révélait que les agonistes dopaminergiques ne représentaient plus qu'un tiers des méthodes utilisées dans l'inhibition de la lactation en 2016.

Cette diminution a permis l'émergence d'autres méthodes, principalement non-médicamenteuses : l'homéopathie, le port d'un soutien-gorge adapté, l'application de glace, la phytothérapie. « La forte baisse de l'utilisation d'agonistes dopaminergiques pour freiner la lactation montre qu'il est possible de faire sans ces médicaments inutilement dangereux. Et plus généralement, qu'il est possible d'agir en France pour améliorer la qualité des soins », concluent les auteurs de l'article. Le Collège National des Sages-Femmes de France précise pour sa part que la non-présentation du nouveau-né au sein, un soutien-gorge adapté et l'absence de stimulation des mamelons suffisent dans 60 à 70% des cas à inhiber la montée laiteuse.

*Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé 

Sujets associés