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Grossesse, vaccination et pass sanitaire : les annonces du gouvernement pour les femmes enceintes

Publié le par Mathilde Saez

Après l'annonce de l'extension du pass sanitaire, beaucoup de femmes enceintes se sont senties oubliées. Le premier trimestre étant une période à laquelle toute vaccination n'est pas recommandée. Mais en l'espace de deux jours, le gouvernement a modifié son discours.

Vais-je devoir faire un test PCR tous les deux jours ? Comment vais-je pouvoir me rendre dans les établissements de santé pour mon suivi de grossesse ? Est-ce que je fais courir un risque à mon bébé en me vaccinant ? Autant de questions que les femmes enceintes se posent actuellement, tandis que l'extension du pass sanitaire va considérablement compliquer le quotidien - et notamment les rendez-vous médicaux. Jusqu'à présent, la vaccination était déconseillée pour les femmes enceintes durant leur premier trimestre de grossesse.

Les femmes enceintes oubliées par le gouvernement

Face à cet "oubli", le gouvernement a réagi le 19 juillet via son porte-parole Gabriel Attal qui s'est voulu rassurant. "Évidemment qu’on tiendra compte de ces situations particulières” a-t-il assuré auprès de France Info. Promettant une certaine souplesse pour les femmes enceintes qui seraient dans l'impossibilité de se faire vacciner. Et de promettre : “Des précisions seront données dans les prochains jours pour qu’une femme enceinte de moins de 3 mois n’ait pas à faire des tests tous les deux jours”.

La vaccin n'est plus contre-indiqué dès le 1er trimestre de grossesse

Les précisions, c'est Olivier Véran qui les a données dès le lendemain, mais ce ne sont pas celles que l'on attendait. Contre toute attente, et allant à l'opposé de ce qu'a annoncé son collègue la veille, le ministre de la Santé a déclaré que la vaccination n'était pas contre-indiquée aux femmes enceintes et ce, dès les trois premiers mois de grossesse. Interrogé par FranceInfo, Jacky Nizard, gynécologue à la Pitié Salpêtrière à Paris, confirme que "beaucoup de femmes ont été vaccinées sans savoir qu'elles étaient enceintes, il s'agit d'un rapport bénéfices-risques. S'il y a une quatrième grosse vague, il faudra bien vacciner les femmes dès le début de leur grossesse."

Les femmes enceintes sceptiques

Il n'empêche que cette nouvelle n'a pas forcément rassuré toutes les futures mamans. Sur les réseaux sociaux, elles sont nombreuses à faire part de leurs doutes et à déclarer ne pas souhaiter se faire vacciner durant leur grossesse, ni même pendant leur allaitement. Sur le site de La Voix du Nord, Pauline, actuellement dans son premier trimestre, conteste l'absence de dérogations pour les femmes enceintes : « Je trouve ça facile de nous refuser la seconde dose de vaccin et une fois que le pass sanitaire est installé, dire que le vaccin est préconisé dans mon cas ! ».

Les femmes enceintes ont pourtant été vaccinées aux États-Unis, par exemple, ou en Israël, et une étude publiée en avril dans le New England Journal of Medicine portant sur plus de 35 000 femmes enceintes vaccinées entre décembre et février n’a pas montré de risques accrus du vaccin pendant la grossesse, ni de complication à la naissance ou pour le fœtus pendant sa vie in utero.

Plus que trois contre-indications au vaccin

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse ont publié un communiqué commun à ce sujet le 21 juillet, encourageant à la vaccination mais regrettant que les femmes enceintes soient obligées de le faire dès le premier trimestre. Le risque selon eux est que, les fausse-couches spontanées étant plus nombreuses à cette période, elles soient attribuées à tort à la vaccination. Ils suggèrent d'effectuer des tests PCR et antigéniques fréquents, sur prescription, si la future maman est inquiète, mais insistent sur la nécessité de se faire vacciner au cours du quatrième mois.

Désormais, les seules contre-indications médicales au vaccin sont donc, précise Olivier Véran, le « syndrome PIMS », ou syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique, « les réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d’ARNm », et l'allergie à l’un des composants du vaccin, le PEG2000, ou polyéthylène glycol.

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