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Grossesse : un test sanguin pour prédire le risque de prématurité

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs américains et danois ont mis au point un test sanguin pour les femmes enceintes, qui serait capable de prédire à 80% le risque de naissance prématurée. Une avancée majeure pour la prise en charge de la prématurité.

Et si le risque d’accoucher prématurément pouvait se lire dans le sang de la femme enceinte ?

Dans une étude publiée dans la revue Science, des chercheurs danois et américains rapportent ainsi avoir mis au point un test sanguin permettant de déterminer, avec une précision avoisinant 75-80%, le risque d’accouchement prématuré.

Concrètement, ce test, qui permet par ailleurs d’estimer la date du terme avec précision, est un test d’analyse génétique. Il mesure l'activité de gènes maternels, placentaires et fœtaux, en évaluant les taux sanguins d’ARN maternel libre, l’ARN étant une sorte de messager de l’information génétique du corps.

L’équipe a utilisé des échantillons de sang prélevés durant la grossesse de 31 femmes danoises et de 38 Américaines, pour identifier les gènes donnant des indications fiables sur l’âge gestationnel du fœtus et le risque de prématurité.

Les estimations de l'âge gestationnel données par le modèle ont été précises dans environ 45% des cas, ce qui est comparable à une précision de 48% pour les estimations échographiques du premier trimestre.

Nous avons découvert qu'une poignée de gènes prédisaient très fortement quelles seraient les femmes à risque d'accouchement prématuré", a indiqué Mads Melbye, co-auteur de l’étude. “J'ai passé beaucoup de temps au fil des années à comprendre l’accouchement prématuré. C’est le premier véritable progrès scientifique significatif sur ce problème depuis longtemps”, a-t-il ajouté.

D’après les chercheurs, ce serait le corps de la femme qui enverrait, sans que l’on sache pourquoi, des signaux indiquant qu’il est prêt à accoucher. Une information qui devrait aider la communauté scientifique à mieux comprendre le phénomène d’accouchement prématuré, pour peut-être parvenir à l’empêcher ou le retarder.

En attendant, ce test sanguin pourrait être une aide majeure pour le suivi des femmes enceintes, si toutefois les résultats de cette étude s’observent à plus grande échelle.

Première cause de décès dans le monde des enfants de moins de 5 ans, la prématurité concerne 60 000 naissances par an en France. 8% des grossesses aboutissent à une naissance prématurée dans l’Hexagone. Si le taux de survie des prématurés s’est considérablement amélioré ces dernières années, la prématurité reste une épreuve difficile tant pour le plan économique que sanitaire et psychologique, rappelle régulièrement l’association SOS Préma.

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