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Grossesse : l'huile de poisson pourrait favoriser la croissance de l'enfant

Publié le par Alexandra Bresson

Des études ont montré qu'une supplémentation en huiles d’origine marine, riches en oméga-3, permettait d'améliorer l’issue de la grossesse. Des chercheurs ont voulu savoir si celle-ci avait aussi un impact bénéfique sur la croissance de l'enfant sur le long terme.

Pendant la grossesse, une alimentation équilibrée et variée permet non seulement de couvrir les besoins nutritionnels de la mère mais aussi ceux de son bébé, et favorise ainsi sa croissance harmonieuse. Dans certains cas, comme pour l’acide folique ou la vitamine D, l’apport alimentaire peut être complété par un supplément médicamenteux sous avis médical. Une équipe de chercheurs basée au Danemark et au Royaume-Uni a mené une étude pour mieux comprendre l'intérêt d'un autre type de supplémentation durant cette période, à savoir l'huile de poisson pour sa riche composition en acides gras oméga 3 appartenant à la famille des « acides gras essentiels polyinsaturés. »

Comme l'explique l'Organisation mondiale de la santé, les huiles d’animaux marins contiennent de l’acide docosahexaénoïque (DHA) et de l’acide éicosapentaénoïque (EPA), contrairement aux oméga 3 issus de sources végétales, telles que les graines de lin et l’huile de colza. « On les appelle acides gras essentiels parce que le corps ne peut pas les produire de manière autonome, si bien qu’ils doivent être consommés en quantité adéquate », explique-t-elle. Des études ont déjà démontré qu'une telle supplémentation peut être liée à une baisse du risque de survenue de certains problèmes de santé, tels que la prééclampsie, l’accouchement prématuré et l’insuffisance pondérale à la naissance.

Une densité osseuse légèrement plus élevée

Cependant, l’impact sur la croissance et la composition corporelle des enfants plus tard dans la vie n’a jamais été clairement établi, d'où les travaux de ces chercheurs. Ces derniers ont demandé à 736 femmes enceintes de consommer acides gras essentiels polyinsaturés (huile de poisson) ou de l'huile d'olive, un placebo, à partir de la 24e semaine de grossesse, et ce jusqu'à une semaine après la naissance de leur enfant. La taille, le poids, le tour de tête et le tour de taille des nourrissons ont ensuite été évalués onze fois entre le moment de leur naissance et l'âge de 6 ans, de manière à mesurer et comparer la progression de leur indice de masse corporelle (IMC) sur toute cette période.

Les résultats ont montré que l'IMC des enfants dont les mères ont consommé de l'huile de poisson était de manière générale plus élevé que celui des enfants du groupe ayant reçu de l’huile d’olive. Cette différence ne résultait pas d'un pourcentage plus élevé de graisses chez ces nourrissons, mais d'une masse maigre et d'une densité osseuse plus importante. « La composition corporelle à 6 ans chez les enfants ayant reçu une supplémentation en huile de poisson était caractérisée par une augmentation proportionnelle de la masse maigre, osseuse et grasse, ce qui suggère que cette supplémentation avait un effet général de stimulation de la croissance », concluent les chercheurs.

Sur le sujet, l'OMS met toutefois en garde sur le manque de données permettant d’étayer la recommandation d’une « supplémentation systématique » en huiles d’origine marine durant la grossesse. Si elle établit que celle-ci peut être bénéfique aux femmes enceintes en tant que moyen d’allonger la gestation, elle ne recommande donc pas leur recours pour « limiter le risque de pré-éclampsie, de prématurité ou de faible poids de naissance. » En France, le guide « Nutrition pendant la grossesse » de l'Inpes n'évoque pas ce type de supplémentation mais recommande aux femmes enceintes de consommer du poisson deux fois par semaine dont au moins un poisson gras (saumon, maquereau, sardine...).

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