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Grossesse : les soins postnataux peuvent inverser les effets du stress prénatal sur le nouveau-né

Publié le par Alexandra Bresson

Une récente étude suggère que les soins attentifs des mères après l'accouchement, prodigués aux nouveau-nés, peuvent effacer certains des effets négatifs du stress ressenti pendant la grossesse sur ces derniers.

 

Le stress maternel prénatal fait référence au stress qu’une mère expérimente au cours de sa grossesse. Celui-ci peut être chronique (lié à une situation présente en continu dans la vie de la femme) ou aigu (lié à un changement soudain dans la routine quotidienne de la femme ou dans son environnement).

Le cortisol : une hormone augmentée par le stress

Plusieurs études ont déjà montré que l'exposition prénatale aux signaux de stress maternel affecte le développement du nourrisson. En cause : la libération d'une hormone appelée « cortisol », qui peut passer de la mère au fœtus via le placenta. Cette exposition peut alors avoir des séquelles sur son état de santé, dont le développement de ses systèmes immunitaire et cognitif.

Bonne nouvelle cependant, ce qui se passe pendant la grossesse peut être contrebalancé après la naissance, grâce à l’attachement sécurisant donné au bébé par ses parents. Une étude menée par des chercheurs de l'IRCCS Eugenio Medea - Scientific Institute (Italie) et publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry indique en effet que le contexte qui va être offert à l’enfant après sa naissance est décisif.

Plus précisément, les soins attentifs des mères après l'accouchement peuvent effacer certains des effets négatifs du stress pendant la grossesse sur les nouveau-nés. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé le parcours de 94 « couples » mère/enfant.

Des analyses avant et après l’accouchement pour la mère, comme pour l’enfant

Chaque mère a accepté de donner un échantillon sanguin au dernier stade de leur grossesse pour que ces derniers puissent rechercher la présence de plusieurs marqueurs de stress : les niveaux d'Interleukine-6, de Protéine C-Réactive, de cortisol et d'alpha amylase. Leurs potentiels symptômes de dépression et d'anxiété ont aussi été pris en compte.

Chez les nourrissons, leur réponse au cortisol a été analysé à trois mois de vie, ainsi que les soins qui leur étaient prodigués. Les résultats ont montré que des niveaux plus élevés de cortisol chez les futures mères étaient associés à de plus grandes réponses au stress basées sur le cortisol chez les nourrissons.

L'importance des soins prodigués au nouveau-né après sa naissance

Mais il s'avère que ce constat concernait uniquement les bébés dont les mères étaient moins émotionnellement disponibles après la naissance. Bien que préliminaires et en attente de confirmation par d'autres travaux plus poussés, ces résultats ont leur importance puisqu'ils fournissent pour la première fois une preuve que les soins maternels attentifs peuvent éliminer l'effet néfaste du cortisol maternel.

« Ces résultats sont étonnamment similaires à ceux rapportés dans le travail sur les animaux et soulignent que les environnements prénatal et postnatal ont un impact conjoint sur la santé ultérieure du bébé », explique l'autrice principale de l'étude, la professeure Sarah Nazzari.

Celle-ci conclut sur le fait que « ces données suggèrent également que l'amélioration des soins maternels, en particulier dans les situations de stress élevé pendant la grossesse, devrait être une cible clé des interventions après l'accouchement afin d'atténuer les conséquences à long terme sur le développement de l'enfant. »

À noter que ce n'est pas la première fois qu'une étude montre que le stress prénatal impacte le développement du futur bébé. En 2017, l'Inserm affirmait déjà que dans le cas où le stress maternel prénatal se manifeste par une variation des taux de cortisol, cela fragilise le fœtus à un moment de son développement caractérisé par une grande plasticité, notamment épigénétique.

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